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“Guillaume Tell” by Gioachino Rossini libretto (French)
Contents: Personnages; Premier Acte; Deuxième Acte; Troisième Acte; Quatrième Acte |
Première Scène L'intérieur d'une vieille chapelle en ruines, attenante au Palais du Gouverneur à Altdorf. MATHILDE Arnold, d'où naît ce désespoir ? Est-ce là cet adieu si tendre Que j'espérais entendre ? Vous partez, mais bientôt nous pourrons nous revoir ? |
ARNOLD Non, je reste où m'enchaîne un terrible devoir ; Je reste pour venger mon père. MATHILDE Qu'espérez-vous ? ARNOLD C'est du sang que j'espère. Je renonce aux faveurs du sort, Je renonce à tout ce que j'aime, À la gloire, à vous-même... MATHILDE À moi, Melchthal ! ARNOLD Mon père est mort ; Il est tombé sous l'homicide glaive. MATHILDE Dieu ! ARNOLD Savez-vous qui dirigea le fer ? MATHILDE Ah ! je frémis ! achève ! ARNOLD Votre effroi l'a nommé : Gessler ! MATHILDE Gessler ! Pour notre amour plus d'espérance, Quand ma vie à peine commence, Pour notre amour, etc. Pour toujours, pour toujours je perds le bonheur. Oui, Melchthal, d'un barbare Le forfait nous sépare, Ma raison, qui s'égare, A compris ta douleur. Ma raison, etc. Du sort bravant la servitude, En vain je t'ai donné ma foi ; Dans mon cour quelle solitude ! Tu ne seras plus près de moi. Enfin, pour comble de misère, Un crime te prive d'un père, |
Et je ne puis le pleurer avec toi, Et je ne puis le pleurer avec toi ! Un crime te prive, etc. Destin, malgré ta rage, Toujours ce triste cœur Conservera l'image De mon libérateur. Destin, malgré ta rage, etc. ARNOLD Quel bruit arrive à mon oreille ? Des chants ! Des cris ! MATHILDE Gessler s'éveille. ARNOLD Le jour le rend à ses forfaits. MATHILDE Hélas ! d'une fête guerrière Ces chants annoncent les apprêts. Du Gouverneur fuis le palais, Du Gouverneur fuis le palais, Toujours sa joie est meurtrière ; Fuis, si jamais, si jamais je te fus chère ! ARNOLD Moi, fuir ! Moi, fuir ! MATHILDE Sur la rive étrangère Si je ne puis à ta misère Offrir mes soins consolateurs, Mon âme te suit tout entière, Elle est fidèle à tes malheurs. Mon âme te suit, etc. ARNOLD Ces chants, ces chants étouffent ta prière, Leur joie insulte à mes douleurs ! Les entends-tu ? Les entends-tu ? MATHILDE Ah ! prends pitié de mes pleurs ! Fuis, si jamais, si jamais je te fus chère ! ARNOLD Moi, fuir ! Moi, fuir ! |
MATHILDE Sur la rive étrangère, etc. Et songe - ARNOLD Je songe à mon père ! MATHILDE En renonçant à nos amours, C'est lui donner plus que nos jours, Adieu, Melchthal ! Adieu, Melchthal ! Adieu, c'est pour toujours ! Ah songe - ARNOLD Je songe à mon père ! MATHILDE En renonçant à nos amours, etc. ...c'est pour toujours ! ARNOLD En renonçant à mes amours, etc. ...c'est pour toujours ! En renonçant à mes amours, C'est lui donner plus que mes jours, Adieu, Mathilde ! Adieu, c'est pour toujours ! |
Deuxième Scène Grande place d'Altdorf, où l'on fait des préparatifs de fête. On voit çà et là des pommiers et des tilleuls. Le château fort de Gessler est au fond. Des ouvriers sont occupés à élever une estrade où doit se placer la Cour ; d'autres plantent, vers le fond du théâtre, un trophée composé des armes du Gouverneur et surmonté de son chapeau. CHŒUR DES HOMMES Gloire au pouvoir suprême ! Gloire au pouvoir suprême ! Gloire ! Crainte à Gessler, qui dispense ses lois ! Crainte ! Oui, oui, c'est l'Empereur même Qui lance l'anathème Par sa terrible voix ! |
Oui, oui, c'est l'Empereur même, etc. Gloire au pouvoir suprême, etc. CHŒUR DES FEMMES Paix au pouvoir qu'on aime ! De Mathilde espérons les lois ! Qu'est-il besoin, qu'est il besoin d'un diadème ? L'amour est un pouvoir suprême, Égal à celui des rois. CHŒUR Gloire au pouvoir suprême, etc. GESSLER Vainement dans son insolence Le peuple brave ma vengeance, Il doit se soumettre à ma loi, Il doit se soumettre à ma loi. (montrant le trophée) Devant ce signe de puissance Que chacun se courbe en silence, Comme il s'incline devant moi, Comme il s'incline devant moi ! Que chacun, etc. (On fait passer les habitants par groupe, et on les force à s'incliner devant le trophée.) CHŒUR DES HOMMES Gloire au pouvoir suprême, etc. CHŒUR DES FEMMES Paix au pouvoir qu'on aime, etc. CHŒUR Gloire au pouvoir suprême, etc. GESSLER (placé sur l'estrade) Que l'empire germain de votre obéissance Reçoive le gage aujourd'hui ! Depuis un siècle, sa puissance Daigne à votre faiblesse accorder un appui. À pareil jour, nos droits, scellés par la victoire, S'étendirent sur vos aïeux. D'un jour si glorieux Par vos chants, par vos jeux Célébrez la mémoire, Je le veux ! |
(Ici commence la fête. Un des lieutenants de Gessler fait entrer par la force des Tyroliens et des Tyroliennes qui dansent au son des voix seulement.) TYROLIENNES Toi que l'oiseau ne suivrait pas, Sur nos accords règle tes pas ! Dans nos campagnes Les fils des montagnes À leurs compagnes Apprendront tes pas. Toi que l'oiseau ne suivrait pas, Sur nos accords règle tes pas ! Toi qui n'es pas De ces climats, Vers nos frimas Tu reviendras. Dans nos campagnes Les fils des montagnes À leurs compagnes Apprendront tes pas. TYROLIENS À nos chants viens mêler tes pas ! Étrangère Si légère, Veux-tu plaire ? Ah ! ne fuis pas. Fleur nouvelle Est moins belle Quand près d'elle Vont tes pas. Dans nos campagnes Les fils des montagnes À leurs compagnes Apprendront tes pas. Fleur nouvelle Est près d'elle Pâle et sans appas. À nos chants viens mêler tes pas ! Étrangère Si légère, etc. (Ils dansent.) TYROLIENNES Toi que l'oiseau, etc. TYROLIENS À nos chants, etc. |
(Les soldats de Gessler contraignent des femmes suisses à danser avec eux, les habitants témoignent par leurs gestes de leur indignation ; à la fin de la danse tout le monde se prosterne devant le trophée. Des soldats entraînent sur l'avant-scène Tell et son fils, qu'ils ont remarqués debout au milieu de la scène.) RODOLPHE Audacieux, incline-toi ! TELL Tu peux, t'armant de sa faiblesse, Avilir ce peuple, mais moi, Je reconnais point la loi Qui me prescrit une bassesse. RODOLPHE Misérable ! CHŒUR DES HOMMES SUISSES Ô moment d'effroi ! Pour lui nous avons tout à craindre ! RODOLPHE Gouverneur, on brave ta loi. GESSLER Quel téméraire ose l'enfreindre ? RODOLPHE Il est debout devant toi. TELL Debout, j'honore la puissance, Quand d'un honteux servage elle nous affranchit, Mais de mon front l'indépendance Devant Dieu seul fléchit. GESSLER Traître, obéis ou tremble ! Ma voix et les périls te menacent ensemble ; Vois ces armes, vois ces soldats. TELL J'écoute, je regarde et ne te comprends pas. |
GESSLER L'esclave rebelle à son maître Ne frémit pas en prévoyant son sort ? TELL Serais-je devant toi, si je craignais la mort ? RODOLPHE Tant d'audace, Seigneur, me le fait reconnaître ; C'est Guillaume Tell, c'est ce traître Qui ravit à nos coups Leuthold le meurtrier. GESSLER Saisissez-le, saisissez-le ! SOLDATS (hésitant) C'est là cet archer redoutable, C'est là cet intrépide nautonier. GESSLER Point de pitié coupable ; C'est là mon prisonnier. TELL Puisse-t-il être le dernier ! Puisse-t-il être le dernier ! GESSLER Tant d'orgueil me lasse, La foudre s'amasse, Sur toi qu'elle passe Et tu fléchiras ! RODOLPHE Quel excès d'audace ! Il brave, il menace, Allons, point de grâce, Désarmons son bras. GESSLER Quel excès d'audace ! Tant d'orgueil me lasse, Non, point de grâce, Désarmons son bras. TELL Mortelle disgrâce ! (bas, à son fils) Espoir de ma race, |
Ô toi que j'embrasse, Porte au loin, porte au loin tes pas ! Espoir de ma race, etc. GESSLER Vois, la peur le glace, Vois, la peur le glace, Il craint le trépas, Il craint le trépas, etc. Oui ! oui ! JEMMY Que ta peur s'efface, C'est ici ma place, Laisse-moi par grâce Mourir dans tes bras ! Ah ! laisse-moi, etc. RODOLPHE Pour lui point de grâce, Il court au trépas, Oui ! Oui ! GESSLER Tant d'orgueil me lasse, La foudre s'amasse, etc. TELL Ô toi que j'embrasse, Porte au loin tes pas !, etc. RODOLPHE Quel excès d'audace ! Il brave, il menace, Désarmons son bras, Allons, désarmons son bras, etc. JEMMY Que ta peur, que ta peur s'efface, C'est ici, c'est ici ma place, etc. SOLDATS Quel excès d'audace ! Désarmons son bras, etc. (On retire des mains de Tell son arbalète et son carquois.) |
TELL (bas, à Jemmy) Rejoins ta mère, je l'ordonne, Qu'aux sommets de nos monts la flamme brille et donne Aux trois cantons le signal des combats ! GESSLER (retenant l'enfant) Arrête, - (à part) leur tendresse éclaire ma vengeance - (à Tell) Réponds, toi qui m'oses braver, C'est ton enfant ? TELL Le seul. GESSLER Tu voudrais le sauver ? TELL Le saveur ? lui ? quel est son crime ? GESSLER Sa naissance, Tes discours, tes projets, ta coupable insolence. TELL Moi seul je t'ai bravé, c'est moi qu'il faut punir. GESSLER Sa grâce est dans tes mains, et tu peux l'obtenir. Pour un habile archer partout on te renomme. (à Rodolphe, en détachant une pomme d'un arbre voisin) Sur la tête du fils qu'on place cette pomme. (à Tell) Tu vas d'un trait certain l'enlever à mes yeux ; Ou vous périrez tous les deux. TELL Que dis-tu ? GESSLER Je le veux. |
TELL Quel horrible décret ! sur mon fils ! - je m'égare - Tu pourrais ordonner, barbare ! Non, le crime est trop grand. GESSLER Obéis. TELL Ah ! tu n'as pas d'enfant ! Il est un Dieu, Gessler ! GESSLER Un maître. TELL (montrant le ciel) Il nous entend ! GESSLER C'est trop tarder, cède sur l'heure. TELL Je ne le puis. GESSLER Que son fils meure ! TELL Arrête ! Abominable loi ! Tu triomphes de ma faiblesse ; Le péril de Jemmy m'impose une bassesse, Gessler ; et je fléchis le genou devant toi. (Il s'agenouille.) GESSLER Voilà cet archer redoutable, Voilà cet intrépide nautonier ! La peur l'atteint, un mot l'accable. TELL (se relevant) Ce châtiment du moins est équitable ; Tu me punis d'avoir pu m'oublier. JEMMY Mon père, songe à ton adresse. TELL Ah, je crains tout de ma tendresse. |
JEMMY Donne ta main, donne ta main, interroge mon cœur ; Sous ta flèche il battra sans peur. TELL Je te bénis en répandant des larmes, Et je reprends ma force sur ton sein. Le calme de ton cœur a raffermi ma main. Plus de faiblesse, plus d'alarmes ; Qu'on me rende mes armes : Je suis Guillaume Tell enfin ! (On rend à Tell son arbalète et son carquois qu'il vide à terre. Il choisit deux traits et en cache un sous ses vêtements.) GESSLER Qu'on attache l'enfant ! (À ce moment, on voit un des pages de Mathilde quitter la scène et se diriger, en courant, vers le château.) JEMMY M'attacher ? quelle injure ! Non, non, libre au moins je mourrai. J'expose au coup fatal ma tête sans murmure, Et sans pâlir je l'attendrai. CHŒUR DES SUISSES Quoi ! les accents de l'innocence Ne désarment pas sa vengeance ? JEMMY (en voyant son père préparer ses armes) Courage, mon père ! TELL À sa voix Ma main laisse échapper mes armes, Mes yeux sont obscurcis de dangereuses larmes... (à Gessler) Mon fils ! mon fils ! que je l'embrasse une dernière fois. (Gessler fait un signe d'acquiescement, et Jemmy court vers son père.) (à Jemmy) Sois immobile, et vers la terre Incline un genou suppliant. Invoque Dieu, invoque Dieu, c'est lui seul, mon enfant, |
Qui dans le fils peut épargner le père. Demeure ainsi, mais regarde les cieux, Demeure ainsi, mais regarde les cieux. En menaçant cette tête si chère, Cette pointe d'acier peut effrayer tes yeux. Le moindre mouvement, le moindre mouvement... Jemmy, Jemmy, songe à ta mère ! Elle nous attend tous les deux ! Jemmy, Jemmy, songe à ta mère, etc. (Jemmy regagne le poteau avec rapidité ; Tell parcourt d'un œil morne toute l'enceinte. Lorsque son regard s'arrête sur Gessler, il porte la main à la place où la seconde flèche est cachée ; il vise enfin, tire, et soudain la pomme est loin de l'enfant.) CHŒUR DES SUISSES Victoire ! victoire ! JEMMY Mon père ! CHŒUR DES SUISSES Sa vie est sauvée ! TELL Ciel ! GESSLER Quoi ! la pomme enlevée ! CHŒUR DES SUISSES La pomme est enlevée, Guillaume est triomphant ! GESSLER Ô fureur ! CHŒUR DES SUISSES Ô bonheur ! GESSLER Ô fureur ! CHŒUR DES SUISSES Ô bonheur ! Victoire ! victoire ! victoire ! |
JEMMY Ma vie est sauvée : Mon père pouvait-il immoler son enfant ? TELL Je ne vois plus, je me soutiens à peine ; Est-ce bien toi, mon fils ? Je succombe au bonheur. JEMMY (entrouvrant les vêtements de Tell) Ah ! secourons mon père ! GESSLER Il échappe à ma haine. (apercevant la seconde flèche) Que vois-je ? TELL Ah ! j'ai sauvé mon trésor le plus cher ! GESSLER À qui destinais-tu ce trait ? TELL À toi, Gessler ! GESSLER Tremble ! TELL (embrassant son fils) Je n'ai plus peur. GESSLER Rodolphe, qu'on l'enchaîne ! (Mathilde entre accompagnée de ses femmes et de ses pages.) MATHILDE Qu'ai-je appris ? qu'ai je appris ? Sacrifice affreux ! CHŒUR DES SUISSES Faut-il encore trembler pour eux ? CHŒUR DES SOLDATS Ils doivent périr tous les deux. |
GESSLER Je n'abrégerai point des jours si misérables, Je l'ai promis ; mais tous deux sont coupables Et tous deux dans les fers attendront le trépas. MATHILDE Quoi ! son fils ? un enfant ! Seigneur, seigneur, il faut m'entendre. GESSLER L'ordre est donné, rien ne peut le suspendre. Le fils aussi ! MATHILDE Vous ne l'obtiendrez pas, non, non, non, non. Au nom du souverain, je le prends sous ma garde. Au nom du souverain, je le prends sous ma garde. Quand tout un peuple indigné vous regarde, Osez, osez l'arracher de mes bras ! Quand tout un peuple, etc. RODOLPHE Cédez : Guillaume au moins nous reste. FEMMES DE MATHILDE Heureux secours, bonté céleste ! SOLDATS Cédons, le père au moins nous reste. CHŒUR DES SUISSES Ô cher Guillaume, sort funeste ! Des fers puniront ta vertu, Des fers puniront ta vertu. RODOLPHE Ils murmurent, les entends-tu ? GESSLER L'audace du captif a passé dans leur haine. Sur les eaux, cette nuit, vers Kussnac je l'entraîne. RODOLPHE Sur les eaux ! mais les vents, l'orage ?... |
GESSLER (montrant Tell) Vain effroi ! L'habile nautonier n'est-il pas avec moi ? L'habile nautonier n'est-il pas avec moi ? Au château-fort que le lac environne, L'attend, l'attend un supplice nouveau. CHŒUR DES SUISSES Grâce ! grâce ! grâce ! GESSLER Apprenez comment Gessler pardonne : Aux reptiles je l'abandonne, Et leur horrible faim lui répond d'un tombeau. JEMMY Ô mon père ! TELL Ô Jemmy ! CHŒUR DES SUISSES Grâce ! grâce ! grâce ! GESSLER Jamais ! non, non, non, jamais ! MATHILDE Barbare ! GESSLER Quand l'orgueil les égare, De leur sang être avare C'est trahir mon courroux ! etc. RODOLPHE, SOLDATS Quand l'orgueil les égare, De leur sang être avare C'est te perdre avec nous ! etc. MATHILDE C'est sa mort qu'il prépare, De son fils je m'empare, Qu'il s'éloigne avec nous ! etc. JEMMY (à Mathilde) Quand la loi d'un barbare De ses bras me sépare, Je n'espère qu'en vous ! etc. |
TELL Quand ma mort se prépare Que mon fils, ô barbare ! Se dérobe à tes coups ! etc. CHŒUR DES SUISSES C'est sa mort qu'il prépare. La vertu la plus rare Va tomber sous ses coups ! etc. GESSLER Peuple, qu'on se retire Ou le coupable expire, ou le coupable expire. (touchant sa dague) J'en atteste ce fer ! (À ces mots succède un moment de stupeur parmi le peuple.) RODOLPHE (à mi-voix) Ils gardent le silence. SOLDATS Ils gardent le silence. CHŒUR DES SUISSES Assurons en silence... GESSLER, SOLDATS Ils craignent ma/sa vengeance. CHŒUR DES SUISSES ...Les coups de la vengeance. TELL (d'une voix très forte et secouant ses chaînes) Anathème à Gessler ! RODOLPHE Subir tant d'insolence, Ô tourments de l'enfer, Ô tourments de l'enfer ! JEMMY ET LE CHŒUR DES SUISSES (s'agitant et se rapprochant) Écoutez la sentence : anathème à Gessler ! GESSLER (montrant les Suisses) Si l'un d'entr'eux s'avance, (désignant Tell) Qu'il tombe sous le fer. |
MATHILDE Ah ! fuyons Gessler ! SOLDATS Vive Gessler ! TELL, CHŒUR DES SUISSES Anathème à Gessler ! RODOLPHE Subir tant d'insolence, etc. JEMMY ET LE CHŒUR DES SUISSES Écoutez la sentence, etc. GESSLER Si l'un d'entre'eux s'avance, etc. MATHILDE Ah ! fuyons Gessler ! SOLDATS Vive Gessler ! Vive Gessler ! MATHILDE, JEMMY, TELL, CHŒUR DES SUISSES À tant de violence... RODOLPHE, GESSLER, SOLDATS Subir tant d'insolence - MATHILDE, JEMMY, TELL, CHŒUR DES SUISSES ...On répond par du fer. RODOLPHE, GESSLER, SOLDATS Ô tourments de l'enfer ! MATHILDE, JEMMY, TELL Anathème à Gessler ! Anathème à Gessler ! etc. RODOLPHE Ô tourments de l'enfer ! ô tourments de l'enfer ! etc. GESSLER On connaîtra Gessler, on connaîtra Gessler ! etc. |
SOLDATS Vive, vive, vive Gessler ! etc. CHŒUR DES SUISSES (sur la place, sur les toits, sur les arbres) Anathème à Gessler ! Anathème à Gessler ! etc. (Gessler, Rodolphe et les soldats s'ouvrent un chemin à travers la foule, entraînant Tell. Mathilde emmène Jemmy. Les soldats chargent la foule qui se disperse dans la plus grande consternation.) Appendice JEMMY (à son père) Ah ! que ton âme se rassure, Le ciel, les droits de la nature Vont lui parler pour nous. Ah ! que ton âme se rassure, etc. (à Gessler) Vois sa douleur, songe à mon âge, Tu veux contre son fils qu'il dirige ses coups, Sur un enfant tu fais tomber ta rage ? Mais dans mon sein il a mis son courage, Si même au gré de ton courroux Le trépas devient mon partage, Va, de sa main il me semblera doux, etc. (à son père) Ah ! que ton âme se rassure, Le ciel, les hommes, la nature ne sont ils pas pour nous ?, etc. J'attends l'épreuve avec courage, Et je l'attends à tes genoux. Je l'implore, je l'implore avec courage, Oui, je l'attends à tes genoux. La mort que j'envisage Sourit à mon jeune âme, J'attends l'épreuve avec courage, Je l'implore, je l'implore à tes genoux. La mort que j'envisage, etc. Ah ! que ton âme se rassure, etc. ...je l'implore à tes genoux ! |
libretto by Étienne de Jouy, Hippolyte Bis |
Contents: Personnages; Premier Acte; Deuxième Acte; Troisième Acte; Quatrième Acte |