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Guillaume Tell” by Gioachino Rossini libretto (French)

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Contents: Personnages; Premier Acte; Deuxième Acte; Troisième Acte; Quatrième Acte
QUATRIÈME ACTE

Première Scène

Habitation du vieux Melchthal

ARNOLD (seul)
Ne m'abandonne pas, espoir de la vengeance !
Guillaume est dans les fers, et mon impatience
Presse le moment des combats.
Dans cette enceinte quel silence !
J'écoute : je n'entends que le bruit de mes pas.
Chassons une terreur secrète !
Entrons !
Devant le seuil, malgré moi je m'arrête ;
Mon père est mort, je n'y rentrerai pas.
Asile héréditaire,
Où mes yeux s'ouvrirent au jour,
Hier encore, ton abri tutélaire
Offrait un père à mon amour.
J'appelle en vain, douleur amère !
J'appelle en vain, douleur amère !
J'appelle, il n'entend plus ma voix !
J'appelle, il n'entend plus ma voix !
Murs chéris qu'habitait mon père,
Je viens vous voir pour la dernière fois !
Je viens vous voir, etc.
Asile héréditaire,
Où mes yeux s'ouvrirent au jour,
Murs chéris qu'habitait mon père,
Je viens vous voir pour la dernière fois !
Je viens vous voir, etc.

CHŒUR DES CONFÉDÉRÉS (au dehors)
Vengeance ! Vengeance !

ARNOLD
Quel espoir...j'entends dés cris d'alarmes.

CONFÉDÉRÉS
Vengeance ! Vengeance !

ARNOLD
Ce sont mes compagnons, je les vois
accourir.

CONFÉDÉRÉS
Guillaume est prisonnier et nous sommes sans armes !
Nous voulons tous le secourir.
Des armes ! des armes ! et nous saurons mourir.
Des armes !

ARNOLD
Dès longtemps, Guillaume et mon père
Ont prévu l'heure des combats :
Sous le rocher, au fond du chalet solitaire,
Courez armer vos bras, courez armer vos bras !

CONFÉDÉRÉS
Courons armer nos bras !
Courons armer nos bras ! Courons !

ARNOLD
Plus de crainte inutile,
Plus d'alarme stérile :
Gessler, tu périras !
Pour toi, qui prives ma tendresse
De mon père et de ma maîtresse,
Est-ce assez que le trépas,
Est-ce assez que le trépas ?

CONFÉDÉRÉS (en rentrant)
Melchthal, que ton espoir renaisse,
Melchthal, que ton espoir renaisse !
Enfin le glaive arme nos bras, etc.
Melchthal, Melchthal -

ARNOLD
Amis, amis, secondez ma vengeance.
Si notre chef est dans les fers,
C'est à nous qu'appartient sa défense ;
D'Altdorf les chemins sont ouverts.
D'Altdorf les chemins sont ouverts.
Suivez moi ! suivez moi !
d'un monstre perfide
Trompons l'espérance homicide,
Trompons l'espérance homicide ;
Arrachons Guillaume à ses coups !
Arrachons Guillaume à ses coups !

CONFÉDÉRÉS
D'un tyran cruel et perfide,
Trompons l'espérance homicide !

ARNOLD
Aux combats !

CONFÉDÉRÉS
Cette tâche est digne de nous !
Cette tâche est digne de nous !

ARNOLD
Aux combats !

CONFÉDÉRÉS
Trompons l'espérance homicide,
Cette tâche est digne de nous.
Suivons-le, aux combats,
Suivons-le, aux combats.

ARNOLD
Suivez-moi, sur mes pas,
Aux combats, ou victoire ou trépas !

CONFÉDÉRÉS
Melchthal ! Melchthal !

ARNOLD
Amis, amis, secondez ma vengeance,
Si notre chef est dans les fers,
C'est à nous qu'appartient sa défense !
D'Altdorf les chemins sont ouverts,
D'Altdorf les chemins sont ouverts,
Suivez-moi.

CONFÉDÉRÉS
D'Altdorf les chemins sont ouverts,
Suivons-le...

ARNOLD
Suivez-moi !

CONFÉDÉRÉS
Suivons-le !

ARNOLD
D'un monstre perfide
Trompons l'espérance homicide,
Arrachons Guillaume à ses coups ! etc.

CONFÉDÉRÉS
D'un tyran cruel et perfide
Trompons l'espérance homicide,
Cette tâche est digne de nous ! etc.

ARNOLD
Sur mes pas...
CONFÉDÉRÉS
Sur ses pas...

ARNOLD
...Aux combats...

CONFÉDÉRÉS
...Aux combats...

ARNOLD
...Ou victoire...

CONFÉDÉRÉS
...Ou victoire...

ARNOLD
...Ou trépas !

CONFÉDÉRÉS
...Ou trépas !

ARNOLD
Trompons l'espérance homicide,
Arrachons Guillaume à ses coups ! etc.

CONFÉDÉRÉS
Oui, cette tâche est digne de nous !
Oui, d'un tyran cruel et perfide
Trompons l'espérance homicide,
Cette tâche est digne de nous ! etc.

ARNOLD
Sur mes pas...

CONFÉDÉRÉS
Sur ses pas...

ARNOLD
...Aux combats...

CONFÉDÉRÉS
...Aux combats...

ARNOLD
...Ou victoire...

CONFÉDÉRÉS
...Ou victoire...

ARNOLD
...Ou trépas !
CONFÉDÉRÉS
...Ou trépas !

ARNOLD
Trompons l'espérance homicide,
Arrachons, arrachons Guillaume à ses coups!
Aux armes ! aux armes ! aux armes !

CONFÉDÉRÉS
Oui, cette tâche est digne de nous,
Cette tâche est digne de nous ! etc.

Deuxième Scène

Vue de rocher situé au pied de l'Achsenberg ;
il est baigné par le Lac de Lucerne. Des
nuages épais, précurseurs de la tempête,
bornent l'horizon. On découvre pourtant sur
une haute éminence la maison de Tell. Dans
cette enceinte, hérissée décueils, les flots se
brisent avec furie.


CHŒUR DES FEMMES SUISSES
Où vas-tu ? Ta douleur t'égare,
N'entends-tu pas nos ennemis ?

HEDWIGE
Je veux voir Gessler ; je les suis.

FEMMES SUISSES
Et qu'obtiendras-tu du barbare ?
La mort, la mort !

HEDWIGE
Je la désire, je la désire.
Il triomphe, et je vis,
quand je n'ai plus d'époux,
Quand je n'ai plus de fils !

JEMMY
Ma mère !

HEDWIGE
On parle -
(Mathilde entre suivie de ses pages et de Jemmy.)
- cette voix douce et tendre -

JEMMY
Ma mère !

HEDWIGE
Je crois l'entendre !

C'est mon enfant ! c'est mon enfant !
Ô bonheur !
Ô bonheur !

JEMMY
Ô bonheur !

HEDWIGE
Mais hélas ! ton père ne suit point tes pas.

JEMMY
À son indigne chaîne il saura se soustraire :
(montrant Mathilde)
De Mathilde espérons le secours tutélaire.

HEDWIGE
Ô protectrice auguste et chère,
Sur mon époux tu veilleras !

MATHILDE
Je rends à votre amour un fils digne de vous.
Ce fils, malgré son âge,
Est grand par son courage ;
Et quand ma voix présage
Un terme à vos douleurs,
Ce n'est qu'un juste hommage
Offert à vos malheurs,
Offert à vos malheurs.

JEMMY
Mathilde à nos chalets...

MATHILDE
Je rends à votre amour..

JEMMY
...promet des jours plus doux.

MATHILDE
...un fils digne de vous.

JEMMY
Du ciel, après l'orage,
Elle est pour nous l'image ;
Et quand sa voix présage
Un terme à nos douleurs,
L'espoir prend son langage
Et vient sécher nos pleurs.
Mathilde à nos chalets
Promet des jours plus doux, etc.
MATHILDE
Ce fils, ce fils malgré son âge
Est grand par son courage,
Ce n'est pas qu'un hommage, etc.

HEDWIGE
Mathilde à nos chalets
Promet des jours plus doux, etc.
Quoi ! dans nos maux acceptant un partage,
Vous demeurez sur ce triste rivage,
Vous, l'ornement, vous, l'orgueil d'une cour ?

MATHILDE
De Guillaume captif je veux être l'otage,
Et ma présence ici répond de son retour.

HEDWIGE
Son retour ! n'est-ce point une espérance vaine ?
D'Altdorf que ne l'arrachons-nous ?

JEMMY
Il n'est plus dans Altdorf.

MATHILDE
Sur le lac on l'entraîne.

HEDWIGE
Sur le lac ? et déjà l'ouragan se déchaîne ;
Partout la mort pour mon époux !

JEMMY
(se remémorant soudain les paroles de son père)
Quel souvenir m'éclaire !
Réparons un oubli fatal ;
Que de la liberté brille enfin le signal !
(Il va pour partir.)

HEDWIGE
Qu'espères-tu ?

JEMMY
Sauver mon père.
(à part, à sa mère)
Tout un peuple se lève à ce feu tutélaire ;
Et quels que soient les bords où Gessler
descendra,
La vengeance l'y recevra !

(Jemmy court mettre le feu à la demeure de
Tell, et en retire les armes de son père. La
tempête se déchaîne dans toute sa force.)


MATHILDE
Quel bruit éclate sur nos têtes ?

HEDWIGE
C'est la mort qui s'avance à la voix des
tempêtes ;
Guillaume périra !...
(Elle s'agenouille.)
Toi, qui du faible es l'espérance,
Sauve Guillaume, ô Providence !
Dans leurs projets, dans leur vengeance,
Trompe et confonds nos ennemis.
Brise le joug qui nous opprime ;
Dans l'oppresseur punis le crime,
Sauve Guillaume ! Il meurt victime
De son amour pour son pays.

MATHILDE
Sauve Guillaume ! Il meurt victime
De son amour pour son pays,
Oui, pour son pays !

MATHILDE, HEDWIGE, SUISSES
Sauve Guillaume ! il meurt victime, etc.
(Leuthold entre.)


LEUTHOLD
Suivez-moi ! suivez-moi ! Guillaume sur ces rives
Par la tempête est rejeté.
Ses mains cessent d'être captives ;
Le gouvernail cède à sa volonté.

HEDWIGE
Si Guillaume, malgré l'orage,
Peut approcher de ce rivage,
Je réponds de sa liberté.

MATHILDE
Courons à lui ! Courons à lui !

HEDWIGE, LEUTHOLD
Courons à lui !
(Ils s'élancent en direction de la berge. La
tempête fait rage. La barque menant Gessler
et les soldats effrayés, avec Tell au gouvernail,
s'échoue. Il saute sur le rivage et repousse la
barque du pied, au milieu des vagues.)

HEDWIGE
Je te revois !

JEMMY
Mon père !

HEDWIGE
Ô retour plein de charmes !

TELL (montrant la maison qui brûle)
Quelle flamme brille à mes yeux ?

JEMMY
Au défaut d'un bûcher d'alarmes,
Moi-même j'embrasai le toit de nos aïeux.
Mais du moins -
(lui tendant ses armes)
j'ai sauvé tes armes !

TELL
(saisissant l'arc et la flèche qu'on lui présente)
Gessler, tu peux venir !
(Gessler et les soldats apparaissent en haut des rochers.)

SOLDATS
En vain il veut nous fuir :
Suivons, suivons sa trace.

GESSLER
Qu'il ne trouve sa grâce
Que dans le coup mortel,
Qu'il ne trouve sa grâce
Que dans le coup mortel !

SOLDATS
Qu'il ne trouve sa grâce
Que dans le coup mortel !

HEDWIGE
C'est lui !

JEMMY, HEDWIGE, DES FEMMES
C'est lui !

TELL (à sa femme et son fils)
Retirez-vous : que la Suisse respire !
(tirant une flèche)
À toi, Gessler !
(Gessler, frappé, en haut du rocher)
GESSLER
J'expire !
(Il tombe dans le lac.)

SOLDATS (s'enfuyant)
C'est la flèche de Tell !

HEDWIGE
Ô jour de délivrance !
Sa mort termine enfin nos maux.

JEMMY
Sa mort termine enfin nos maux.

TELL
De Dieu reconnais l'assistance.

MATHILDE
Rien n'a pu le soustraire au trait de la
vengeance ;
Ses richesses ni sa puissance,
Ses supplices ni ses bourreaux.
(Walter et les Confédérés entrent.)

WALTER
À ces signaux de flamme enfin cessons de craindre ;
Il faut du sang pour les éteindre,
Il faut le sang de l'oppresseur.
Mais, que vois-je ? Guillaume ! il est libre, ô bonheur !
Volons vers le tyran !

TELL
Que veux-tu ?

WALTER
Qu'il succombe !

TELL
Dans le lac va chercher sa tombe.
(Mathilde entre à cette réponse de Tell.)

JEMMY, HEDWIGE
Honneur, honneur au bras libérateur,
Honneur, honneur au bras libérateur !

MATHILDE, WALTER, CONFÉDÉRÉS, TOUS
Honneur, honneur au bras libérateur !

TELL
Point de vaine espérance,
Tant que d'Altdorf les créneaux orgueilleux
Commanderont à notre obéissance.
(Arnold et le reste des Confédérés entrent.)

ARNOLD
(présentant à Tell le drapeau qui flottait au
troisième acte sur le château d'Altdorf.)

Tu n'as plus à former de vœux,
Altdorf est en notre puissance !

TOUS
Victoire ! victoire !
Altdorf est en notre puissance !

ARNOLD
Pourquoi ta présence, ô mon père !
Manque-t-elle au bonheur de l'Helvétie entière ?
(L'orage entièrement dissipé, laisse voir, dans
toute sa beauté, un partie de la Suisse. Une
multitude de barques pavoisées voguent sur
le Lac des Quatre-Cantons. Les montagnes
qui dominent Fluelen, encore surmontées par
de grands glaciers frappés des rayons du
soleil, couronnent le tableau.)


TELL
Tout change et grandit en ces lieux !
Quel air pur !

HEDWIGE
Quel jour radieux !

JEMMY
Au loin quel horizon immense !

ARNOLD
Oui, la nature sous nos yeux
Déroule sa magnificence !

TELL
À nos accents religieux,
Liberté, redescends des cieux,
Et que ton règne recommence !
Liberté, redescends des cieux !

TOUS
Et que ton règne recommence,
Liberté, redescends des cieux ! etc.

FIN DE L'OPÉRA
libretto by Étienne de Jouy, Hippolyte Bis 
Contents: Personnages; Premier Acte; Deuxième Acte; Troisième Acte; Quatrième Acte

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