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Madama Butterfly” by Giacomo Puccini libretto (French Swap Italian)

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Personnages

Cio-Cio-San dite « Madame Butterfly » (soprano)
Suzuki, sa servante (mezzo-soprano)
Benjamin Franklin Pinkerton, lieutenant de marine américain (ténor)
Sharpless, consul américain à Nagasaki (baryton)
Kate Pinkerton, femme de Pinkerton (mezzo-soprano)
Goro, « nakodo » (entremetteur) (ténor)
Il principe Yamadori (« le prince Yamadori »), prétendant (ténor)
Il Bonzo (« le bonze »), oncle de Cio-Cio-San (basse)
Il commissario imperiale (« le commissaire impérial ») (basse)
L'ufficiale del registro (« l'officier d’état-civil ») (basse)
Lo zio Yakusidè (« l'oncle Yakusidè »), oncle de Cio-Cio-San
La madre di Cio-Cio-San (« la mère de Cio-Cio-San ») (mezzo-soprano)
La zia di Cio-Cio-San (« la tante de Cio-Cio-San ») (soprano)
La cugina di Cio-Cio-San (« la cousine de Cio-Cio-San ») (soprano)
« Dolore » (« Douleur »), fils de Pinkerton et de Butterfly (rôle muet)
Parents et amis de Cio-Cio-San, marins (chœur)


Personaggi

Madama Butterfly / Cio-Cio-San (soprano)
Pinkerton, tenente della marina degli Stati Uniti (tenore)
Suzuki, servente di Cio-Cio-San (mezzosoprano)
Sharpless, console degli Stati Uniti a Nagasaki (baritono)
Goro, nakodo (tenore)
Lo zio Bonzo (basso)
Il Principe Yamadori (tenore)
Kate Pinkerton (mezzosoprano)
Lo zio Yakusidé (baritono)
La zia (soprano)
La cugina (soprano)
Dolore (bambino, mimo)


PREMIER ACTE

Colline près de Nagasaki
(Maison Japonaise, terrasse et jardin. Au fond, dans le
bas, la rade, le port, la cité de Nagasaki. Goro fait
visiter la maison à Pinkerton qui passe de surprise en surprise.)


PINKERTON
Elle est mansardée... et ces parois...

GORO
Ces parois vont et viennent selon votre caprice
Et rendent alternativement
De grands services
Aux personnes qui désirent habiter la maison.

PINKERTON
La chambre nuptiale
Où est-elle ?

GORO
Ici, là ! selon...

PINKERTON
A double fin !
Et le salon ?

GORO (montrant la terrasse)
Voici.

PRIMO ATTO

Collina presso Nagasaki
Casa giapponese, terrazza e giardino. In fondo, al
basso, il porto e la città. Goro fa visitare la casa a
Pinkerton, che passa di sorpresa in sorpresa.


PINKERTON
E soffitto...e pareti...

GORO
Vanno e vengono a prova
a norma che vi giova
nello stesso locale
alternar nuovi aspetti ai consueti.

PINKERTON
Il nido nuziale
dov'è?

GORO
Qui, o là...secondo...

PINKERTON
Anch'esso a doppio fondo!
La sala?

GORO (mostrando la terrazza)
Ecco!

PINKERTON
En plein air ?

GORO
Un côté glisse...

PINKERTON
Je comprends !
Et l'autre...

GORO
... Glisse également.

PINKERTON
Et cette frivole demeure...

GORO
Solide comme une tour
Du parquet jusqu'au toit.

PINKERTON
... Est une maison à soufflets.

GORO
(bat trois fois les mains. Deux hommes et une femme
entrent et s'agenouillent devant Pinkerton.)

Celle-ci est la femme de chambre,
Servante dévouée,
De votre fiancée.
Le cuisinier et le valet. Ils sont confus
Du grand honneur.

PINKERTON
Leurs noms ?

PINKERTON
All'aperto?

GORO
Un fianco scorre...

PINKERTON
Capisco! Capisco!
Un altro...

GORO
...scivola!

PINKERTON
È la dimora frivola...

GORO
Salda come una torre,
da terra fino al tetto.

PINKERTON
È una casa a soffietto.

GORO
(batte le mani; entrano due uomini e una donna. Si
genuflettono innanzi a Pinkerton.)

Questa è la cameriera
che della vostra sposa
fu già serva amorosa.
Il cuoco. Il servitor. Sono confusi
del grande onore.

PINKERTON
I nomi?

GORO
« Miss Nuage léger. »
« Rayon de soleil naissant.»
« Doux parfum.»

SUZUKI
Souriez, Votre Honneur ?
Le rire est fruit et fleur,
Dit le sage Ocunama :
« Le sourire défait la trame
de la douleur.
Le rire ouvre à la perle, la coquille,
Ouvre à l'homme la porte
Du Paradis.
Parfum des dieux...
Source de la vie... »
Dit le sage Ocunama :
« Le sourire défait la trame de la douleur. »
(Goro s'apercevant que Pinkerton commence à
s'ennuyer, frappe les mains. Les trois serviteurs partent
rapidement et rentrent à la maison.)

PINKERTON
Quel bavardage inutile !
Toutes les femmes sont bien semblables.
Que cherches-tu ?

GORO
Si la fiancée arrive.

PINKERTON
Tout est-il prêt ?

GORO
Parfaitement.

GORO
"Miss Nuvola leggera."
"Raggio di sol nascente."
"Esala aromi."

SUZUKI
Sorride Vostro Onore?
Il riso è frutto e fiore.
Disse il savio Ocunama:
"Dei crucci la trama
smaglia il sorriso.
Schiude alla perla il guscio,
apre all'uom l'uscio
del Paradiso.
Profumo degli dei...
fontana della vita... "
Disse il savio Ocunama:
"Dei crucci la trama smaglia il sorriso."
(Goro s'accorge che Pinkerton s'annoia. Batte le mani. I
tre rientrano subito in casa.)

PINKERTON
A chiacchiere costei
mi par cosmopolita.
Che guardi?

GORO
Se non giunge ancor la sposa.

PINKERTON
Tutto è pronto?

GORO
Ogni cosa.

PINKERTON
Courtier exemplaire.

GORO
Ici viendront :
l'Officier de l'État Civil,
Les parents, votre Consul
Et la fiancée.
Ici on signe l'acte
Et le mariage est accompli.

PINKERTON
Sont-ils nombreux les parents ?

GORO
La grand-mère, la belle-mère,
l'oncle Bonze
(Qui ne vous fera pas l'honneur de présence)
Et des cousins et des cousines
Disons... une ou deux douzaines
Entre les ascendants et les collatéraux ;
Quant aux descendants...
Votre Grâce et la belle Butterfly
Y répondront.

PINKERTON
Courtier exemplaire.

LA VOIX DE SHARPLESS
Et on sue et on grimpe!
Et on souffle et on trébuche !

GORO
Le Consul monte.

PINKERTON
Gran perla di sensale!

GORO
Qui verran:
l'Ufficiale del Registro,
I parenti, il vostro Console,
la fidanzata.
Qui si firma l'atto
e il matrimonio è fatto.

PINKERTON
E son molti i parenti?

GORO
La suocera, la nonna,
lo zio Bonzo (che non
ci degnerà di sua presenza)
e cugini, e le cugine!
Mettiam fra gli ascendenti
ed i collaterali un due dozzine.
Quanto alla discendenza...
provvederanno assai
Vostra Grazia e la bella Butterfly.

PINKERTON
Gran perla di sensale!

VOCE DI SHARPLESS
E suda e arrampica!
Sbuffa, inciampica!

GORO
Il Consol sale.

SHARPLESS (paraissant suffoqué)
Ah ! Ces sentiers hérissés de cailloux
M'ont déprimé.

PINKERTON
Soyez le bienvenu.

GORO
Bienvenu !

SHARPLESS
Ouff !

PINKERTON
Vite, Goro,
Quelque boisson.

SHARPLESS
C'est haut.

PINKERTON
Mais beau.

SHARPLESS
Nagasaki, la mer, le port...

PINKERTON
... C'est une maisonnette
Qui marche à la baguette.

SHARPLESS
La vôtre ?

SHARPLESS (apparendo sbuffando)
Ah! quei ciottoli
mi hanno sfiaccato!

PINKERTON
Bene arrivato!

GORO
Bene arrivato!

SHARPLESS
Ouff!

PINKERTON
Presto, Goro -
qualche ristoro.

SHARPLESS
Alto.

PINKERTON
Ma bello.

SHARPLESS
Nagasaki, il mare, il porto...

PINKERTON
... e una casetta
che obbedisce a bacchetta.

SHARPLESS
Vostra?

PINKERTON
Je l'achète pour neuf cent
Quatre-vingt-dix-neuf années
Avec faculté, à chaque mois,
De résilier le contrat.
Dans ce pays
Les maisons et les contrats
Sont élastiques.

SHARPLESS
Et toute personne habile... en profite.

PINKERTON
Certes,
(Goro vient rapidement de la maison, suivi des deux
valets. Ils apportent des verres, des assiettes, des
couverts, deux fauteuils en osier: ils déposent la
vaisselle sur une petite table et retournent à la
maison.)

Partout dans le monde,
Le Yankee vagabonde.
Il en profite et trafique
Méprisant les risques.
Plonge l'ancre à l'aventure
Jusqu'à ce qu'une rafale...
(Pinkerton s'interrompt pour offrira boire à Sharpless.)
Punch au lait ou whisky ?...
Navires en détresse,
Mouillés,
Dressant les mâts.
Il ne se contente pas de la vie
S'il n'en fait pas son trésor.
Les étoiles du ciel,
Les fleurs des plages...

PINKERTON
La comperai per novecento
novantanove anni,
con facoltà, ogni mese,
di rescindere i patti.
Sono in questo paese
elastici del par,
case e contratti.

SHARPLESS
E l'uomo esperto ne profitta.

PINKERTON
Certo.
(Goro viene frettoloso dalla casa, seguito da due servi;
apportano bicchieri, bottiglie, coperti, due poltrone in
vimini. Depongono le stoviglie su di un piccolo tavolo e
rientrano nella casa.)

Dovunque al mondo
lo Yankee vagabondo
si gode e traffica
sprezzando rischi.
Affonda l'àncora
alla ventura...
(S'interrompe per offrire da bere a Sharpless.)
Milk-punch, o wisky?
Affonda l'àncora
alla ventura
finché una raffica scompigli
nave e ormeggi, alberatura...
La vita ei non appaga
se non fa suo tesor
i fiori d'ogni plaga...

SHARPLESS
C'est un évangile facile

PINKERTON
Et l'amour des belles.

SHARPLESS
C'est un évangile facile,
Qui rend la vie errante
Et qui attriste le cœur.

PINKERTON
Vaincu il plonge
Et le destin se ressaisit,
Il réagit comme il peut
Ainsi j'épouse selon
L'usage japonais
Pour neuf cent
Quatre-vingt-dix-neuf années.
Pouvant me libérer
A la fin de chaque mois

SHARPLESS
C'est un évangile facile

PINKERTON
« America for ever ! »

SHARPLESS
« America for ever ! »
Est-elle belle la fiancée ?

GORO (qui a entendu, se montre à la terrasse.)
Un bouquet de fleurs fraîches,
Une étoile aux rayons d'or.

SHARPLESS
È un facile vangelo...

PINKERTON
...d'ogni bella gli amor.

SHARPLESS
... è un facile vangelo
che fa la vita vaga
ma che intristisce il cor.

PINKERTON
Vinto si tuffa,
la sorte riacciuffa.
Il suo talento
fa in ogni dove.
Così mi sposo
all'uso giapponese
per novecento
novantanove anni. Salvo
a prosciogliermi ogni mese.

SHARPLESS
È un facile vangelo.

PINKERTON
"America for ever!"

SHARPLESS
"America for ever!"
Ed è bella la sposa?

GORO (udendo, si avanza.)
Una ghirlanda di fiori freschi,
una stella dai raggi d'oro.

Et pour rien : cent yens seulement.
Si Votre Grâce le désire
J'en ai un assortiment.

PINKERTON
Va, conduis-la, Goro

SHARPLESS
Quelle ardeur vous prend !
Seriez-vous follement
Amoureux ?

PINKERTON
Je ne sais. Cela dépend
Du degré de l'amour !
Amour ou caprice - Femme ou joujou,
Je ne saurais le dire.
Certes, par son art ingénu
Elle m'a attiré.
Par sa stature,
Par son comportement
Elle ressemble à une figurine de paravent.
Mais lorsqu'elle se détache,
Avec un mouvement soudain, de son fond
De laque brillante, comme un petit papillon,
Elle voltige et se pose
Avec une grâce silencieuse et si exquise
Que j'éprouve un furieux désir
De l'attraper
Même si je devais pour ce faire lui
Briser les ailes.

SHARPLESS
Avant-hier elle visita le Consulat.
Je ne l'ai pas vue,

E per nulla: sol cento yen.
Se Vostra Grazia mi comanda
ce n'ho un assortimento...

PINKERTON
Va, conducila Goro.

SHARPLESS
Quale smania vi prende!
Sareste addirittura
cotto?

PINKERTON
Non so! non so! Dipende
dal grado di cottura!
Amore o grillo -
dir non saprei.
Certo costei m'ha colle ingenue
arti invescato.
Lieve qual tenue vetro soffiato
alla statura, al portamento
sembra figura da paravento.
Ma dal suo lucido fondo di lacca
come con subito moto
si stacca; qual farfalletta
svolazza e posa
con tal grazietta silenziosa,
che di rincorrerla
furor m'assale -
se pure infrangerne
dovessi l'ale.

SHARPLESS
ler l'altro, il Consolato
sen' venne a visitar!

Mais l'ai entendu parler.
De sa voix le mystère
Me toucha l'âme.
Il parle ainsi.
Certes quand l'amour est sincère
Il serait dommage
De déchirer et de désoler
Un cœur crédule
Cette divine et paisible voix
Ne doit fournir aucune
Note de douleur.

PINKERTON
Aimable Consul,
Rassurez-vous. Je sais bien
Qu'à votre âge on se plaint de tout.
Il n'y a pas grand mal
A dresser son aile
Au doux vol de l'amour !
Whisky ?

SHARPLESS
Un autre verre.
Je bois à votre famille lointaine.

PINKERTON
Et au jour auquel j'épouserai
En vraies noces
Une Américaine.

GORO (réapparaît courant)
Voici ils arrivent
Au sommet de la pente.
Déjà le bavardage des femmes comme

Io non la vidi,
ma l'udii parlar.
Di sua voce il mistero
l'anima mi colpì.
Certo quando è sincer
l'amor parla così.
Sarebbe gran peccato
le lievi ali strappar
e desolar forse un credulo cor.
Quella divina mite vocina
non dovrebbe dar note di dolor.

PINKERTON
Console mio garbato,
quietatevi! si sa:
la vostra età è di flebile umor.
Non c'è gran male
s'io vo' quell'ale
drizzare ai dolci voli dell'amor!
Whisky?

SHARPLESS
Un'altro bicchiere.
Bevo alla vostra famiglia lontana.

PINKERTON
E al giorno in cui mi sposerò
con vere nozze
a una vera sposa americana.

GORO (riappare correndo)
Ecco! Son giunte
al sommo del pendìo.
Già del femmineo sciame

Du vent dans le feuillage
On entend le bruit.

LES VOIX DES AMIES
Ah ! Ah !
Immensité des cieux !
Immensité des eaux !

LA VOIX DE BUTTERFLY
Encore un pas sur la route.

LES VOIX DES AMIES
Ne t'attarde donc plus.

LA VOIX DE BUTTERFLY
Attends.

LES VOIX DES AMIES
Regarde cette profusion
De fleurs.

LA VOIX DE BUTTERFLY
Sur mer et sur terre
On respire un gai souffle de printemps.

SHARPLESS
Qu'il est beau le parler de jeunesse.

LA VOIX DE BUTTERFLY
Je suis la fille la plus heureuse
Du Japon et du monde.
Dans les rues, dans les villes,
La cité avec ses mille voix me salue.
Amies, je suis venue,

qual di vento in fogliame
s'ode il brusìo.

VOCE DI RAGAZZE
Ah! ah!
Quanto cielo!
Quanto mar!

VOCE DI BUTTERFLY
Ancora un passo or via.

VOCE DI RAGAZZE
Come sei tarda.

VOCE DI BUTTERFLY
Aspetta.

VOCI DI RAGAZZE
Ecco la vetta.
Guarda, guarda quanti fior!

VOCE DI BUTTERFLY
Spira sul mare e sulla terra
un primaveril soffio giocondo.

SHARPLESS
O allegro cinquettar di gioventù.

VOCE DI BUTTERFLY
Io sono la fanciulla
più lieta del Giappone,
anzi del mondo.
Amiche, son venuta
al richiamo d'amor...

Appelée par l'amour,
A ce joyeux destin, où l'on accueille
Le bien qui fait vivre et mourir.

LES VOIX DES AMIES
Gloire à toi,
Douce amie,
Mais avant de franchir le seuil qui t'attire
Retourne-toi
Et regarde toutes les choses
Qui te sont chères.
Les fleurs ! Le ciel ! La mer !

BUTTERFLY
Nous voici arrivées.
(Elle voit le groupe des trois hommes, et reconnaît
Pinkerton. Elle ferme aussitôt l'ombrelle et désigne
Pinkerton à ses amies.)

Voilà, B. F. Pinkerton.

LES AMIES
Lui.

BUTTERFLY
Mes compliments.

LES AMIES
Salut.

PINKERTON
Elle est un peu dure
L'escalade ?

D'amor venni alle soglie
ove s'accoglie il bene
di chi vive e di chi muor.

VOCI DI RAGAZZE
Gioia a te sia, dolce amica,
ma pria di varcar
la soglia che t'attira
volgiti e mira
quanto cielo, quanti fiori,
quanto mar; mira
le cose tutte che ti son sì care.

BUTTERFLY
Siam giunte.
(Vede il gruppo di uomini e riconosce Pinkerton. Chiude
subito l'ombrellino e mostra Pinkerton alle sue
amiche.)

B. F. Pinkerton. Giù.

LE AMICHE
Giù.

BUTTERFLY
Gran ventura.

LE AMICHE
Riverenza.

PINKERTON
È un po' dura
la scalata?

BUTTERFLY
A une fiancée impatiente
L'attente est. plus pénible.

PINKERTON
Très rare compliment.

BUTTERFLY
J'en sais encore des plus beaux.

PINKERTON
Des trésors.

BUTTERFLY
Si vous le désirez, à l'instant même...

PINKERTON
Merci, non.

SHARPLESS
Miss Butterfly. Beau nom
Qui vous va à merveille
Êtes-vous de Nagasaki ?

BUTTERFLY
Oui, Seigneur. D'une famille
Très fortunée autrefois.
(aux amies)
Est-ce vrai ?

LES AMIES
C'est vrai !

BUTTERFLY
A una sposa costumata
più penosa è l'impazienza.

PINKERTON
Molto raro complimento.

BUTTERFLY
Dei più belli ancor ne so.

PINKERTON
Dei gioielli!

BUTTERFLY
Se vi è caro sul momento...

PINKERTON
Grazie...no.

SHARPLESS
Miss Butterfly...Bel nome,
vi sta a meraviglia.
Siete di Nagasaki?

BUTTERFLY
Signor, sì. Di famiglia
assai prospera un tempo.
(alle amiche)
Verità?

LE AMICHE
Verità.

BUTTERFLY
Personne ne se confesse
D'être né pauvre
Et tout pauvre
Se dit de grande lignée.
Pourtant, sans vantardise,
Je connus la richesse.
Mais l'ouragan renverse
Les chênes les plus robustes
Et nous avons fait la geisha
Pour notre subsistance.
(aux amies)
Est-ce vrai ?

LES AMIES
C'est vrai !

BUTTERFLY
Je ne m'en cache pas
Ni m'en offense.
Vous riez ? Pourquoi ?
Ainsi est fait le monde !

PINKERTON
Lorsque cette poupée parle,
Elle m'enflamme.

SHARPLESS
Avez-vous des sœurs ?

BUTTERFLY
Non, Seigneur, j'ai ma mère.

GORO
Une noble dame.

BUTTERFLY
Nessuno si confessa mai
nato in povertà.
Non c'è vagabondo
che a sentirlo non sia
di gran prosapia. Eppur
conobbi la ricchezza.
Ma il turbine rovescia
le quercie più robuste
e abbiam fatto la ghescia
per sostentarci.
(alle amiche)
Vero?

LE AMICHE
Vero!

BUTTERFLY
Non lo nascondo,
né m'adonto.
Ridete? Perché?
Cose del mondo...

PINKERTON
Con quel fare di bambola
quando parla m'infiamma.

SHARPLESS
Ed avete sorelle?

BUTTERFLY
No, signore. Ho la mamma.

GORO
Una nobile dama.

BUTTERFLY
Mais sans lui faire du tort,
Elle est aussi très pauvre.

SHARPLESS
Et votre père ?

BUTTERFLY (brusquement)
Mort.

SHARPLESS
Quel âge avez-vous ?

BUTTERFLY
Devinez.

SHARPLESS
Dix ans

BUTTERFLY
Montez.

SHARPLESS
Vingt.

BUTTERFLY
Un peu plus bas...
Quinze ans exactement. ;
Je suis vieille déjà.

SHARPLESS
Quinze ans !

PINKERTON
Quinze ans.

BUTTERFLY
Ma senza farle torto,
povera molto anch'essa.

SHARPLESS
E vostro padre?

BUTTERFLY (bruscamente)
Morto.

SHARPLESS
Quant'anni avete?

BUTTERFLY
Indovinate.

SHARPLESS
Dieci.

BUTTERFLY
Crescete.

SHARPLESS
Venti.

BUTTERFLY
Calate.
Quindici netti, netti.
Sono vecchia diggià.

SHARPLESS
Quindici anni.

PINKERTON
Quindici anni!

SHARPLESS
L'âge des jouets

PINKERTON
Et des dragées.

GORO
Le Commissaire Impérial
Et l'Officier de l'État Civil ;
Les conjoints.

PINKERTON
Faites vite.
(Goro entre dans la maison. Pinkerton parle au Consul.)
Quelle farce que le défilé
De cette nouvelle parenté.

LA COUSINE et LES PARENTS
Il n'est pas beau, vraiment
Il n'est pas beau.

BUTTERFLY
Il est tellement beau
Qu'on ne peut rêver mieux.

LA MÈRE et LES AMIES
On dirait un roi !
Il vaut un trésor !

LA COUSINE (À Butterfly)
Goro me l'a offert à moi aussi,
Mais j'ai dit non !

SHARPLESS
L'età dei giuochi...

PINKERTON
... E dei confetti.

GORO
L'Imperial Commissario,
l'Ufficiale del Registro,
i congiunti.

PINKERTON
Fate presto.
(Goro corre in casa. Pinkerton parla al Console in
disparte.)

Che burletta la sfilata
della nuova parentela!

CUGINI e PARENTI
Bello non è, in verità.
Bello non è.

BUTTERFLY
Bello è così
che non si può sognar di più.

MADRE ed AMICHE
Mi pare un re!
Vale un Perù!

CUGINA (a Butterfly)
Goro l'offrì pur anco a me,
ma s'ebbe un no!

BUTTERFLY
Mais oui, bien sûr, à toi !

LES PARENTS (à la cousine)
Sa beauté est déjà fanée.
Il divorcera.

LA COUSINE et LES PARENTS
J'espère bien que oui.

L'ONCLE YAKUSIDÉ
Y a-t-il du vin ?
Regardons un peu.
J'en ai déjà vu couleur de thé
Et cramoisi.

GORO
Par pitié, taisez-vous un peu !
Chut ! Chut ! Chut !

SHARPLESS
O ami fortuné !
Pinkerton fortuné
A touché une fleur
Qui va s'éclore.

PINKERTON -
Oui, c'est vrai, elle est une fleur !
Son parfum exotique
M'a troublé l'esprit.

LA COUSINE et LES PARENTS
Il me l'a offert, à moi aussi,
Mais j'ai répondu, je n'en veux pas !

BUTTERFLY
Sì, giusto tu!

PARENTI (a Butterfly)
La sua beltà già disfiori.
Divorzierà.

CUGINA e PARENTI
Spero di sì.

LO ZIO YAKUSIDÉ
Vino ce n'è?
Guardiamo un po'.
Ne vidi già
color di thé e chermisi.

GORO
Per carità, tacete un po'!
Sch! Sch! Sch!

SHARPLESS
O amico fortunato!
O fortunato Pinkerton,
che in sorte v'è toccato
un fior pur or sbocciato.

PINKERTON
Sì, è vero, è un fiore, un fiore!
L'esotico suo odore
m'ha il cervello sconvolto.

CUGINA e PARENTI
Ei l'offrì pur anco a me,
ma risposi non lo vo'!

LA MÈRE et LES AMIES
Il est beau, on dirait un roi !
Je n'aurais pas répondu non,
Je ne dirais jamais non !

SHARPLESS
Je n'ai jamais vu
Fille plus belle que cette Butterfly
Et si vous prenez à la légère
Ce contrat et son serment...

LA COUSINE et LES PARENTS
Sans aller chercher bien loin
J'en trouverai beaucoup de mieux
Et je lui dirai un beau non !

LA MÈRE et LES AMIES
Non, mes chères amies, je ne crois pas,
C'est vraiment un grand seigneur,
Et vous ne lui diriez pas non !

BUTTERFLY
Attention, écoutez-moi !

PINKERTON
Oui, c'est vrai, elle est une fleur, une fleur,
Et, ma foi, je l'ai cueillie !

SHARPLESS
... Prenez garde ! Elle y croit !

BUTTERFLY
Maman, viens ici.
Attention,

MADRE ed AMICHE
Egli è bel, mi pare un re!
Non avrei risposto no,
non direi mai no!

SHARPLESS
Non più bella e d'assai fanciulla
io vidi mai di questa Butterfly!
E se a voi sembran scede
il patto e la sua fede...

CUGINA e PARENTI
Senza tanto ricercar
io ne trovo dei miglior
e gli dirò un bel no.

MADRE ed AMICHE
No, mie care, non mi par,
è davvero un gran signor,
nè gli direi di no!

BUTTERFLY
Badate, attenti a me!

PINKERTON
Sì, è vero, è un fiore, un fiore,
e in fede mia l'ho colto!

SHARPLESS
...Badate! Ella ci crede!

BUTTERFLY
Mamma, vien qua.
Badate a me:

Courage,
Un, deux, trois
Et tous là-bas.
(Ils s'inclinent tous devant Pinkerton et Sharpless.
Pinkerton prend la main de Butterfly.)


PINKERTON
Viens, mon amour !
Les douceurs te plaisent ?

BUTTERFLY
Monsieur B. F. Pinkerton, pardon...
Je voudrais.. quelques objets de femme.

PINKERTON
Où sont-ils ?

BUTTERFLY
Tout est là.. Cela vous déplaît-il ?
(Petit à petit elle retire les objets de ses manches.)

PINKERTON
Oh ! pourquoi pas, Ma belle Butterfly?

BUTTERFLY
Des mouchoirs. La pipe.
Une ceinture. Un fermoir.
Une glace. Un éventail.

PINKERTON
Ce petit flacon ?

BUTTERFLY
Un flacon de teinture.

attenti, orsù,
uno, due, tre,
e tutti giù.
(Tutti si inchinano innanzi a Pinkerton ed a Sharpless.
Pinkerton prende per mano Butterfly.)


PINKERTON
Vieni, amor mio!
Ti piace la casetta?

BUTTERFLY
Signor B. F. Pinkerton, perdono...
Io vorrei...pochi oggetti da donna...

PINKERTON
Dove sono?

BUTTERFLY
Sono qui...vi dispiace?
(Tira fuori gli oggetti dalle maniche del suo kimono.)

PINKERTON
O perché mai, mia bella Butterfly?

BUTTERFLY
Fazzoletti. La pipa.
Una cintura. Un piccolo fermaglio.
Uno specchio. Un ventaglio.

PINKERTON
Quel barattolo?

BUTTERFLY
Un vaso di tintura.

PINKERTON
Fi donc !

BUTTERFLY
Ne vous plaît-il pas ?
(Elle le jette.)
Qu'il disparaisse !

PINKERTON
ET ceci ?

BUTTERFLY
C'est chose sacrée et m'appartenant.

PINKERTON
Et ne peut-on pas voir ?

BUTTERFLY
Il y a beaucoup de monde.
Pardonnez-moi.

GORO (chuchotant à Pinkerton)
C'est un cadeau du Mikado à son père...
Avec l'ordre...
(Il fait le geste de s'ouvrir le ventre.)

PINKERTON
Et...son père ?

GORO
Il a obéi.

BUTTERFLY
(enlevent de ses manches quelques statuettes)
Les Ottokés.

PINKERTON
Ohibò.

BUTTERFLY
Vi spiace?
(Lo getta via.)
Via.

PINKERTON
E quello?

BUTTERFLY
Cosa sacra e mia.

PINKERTON
E non si può vedere?

BUTTERFLY
C'è troppa gente.
Perdonate.

GORO (sottovoce a Pinkerton)
È un presente del Mikado
a suo padre...coll'invito...
(Fa il gesto di chi s'apre il ventre.)

PINKERTON
E...suo padre?

GORO
Ha obbedito.

BUTTERFLY
(levando dalla manica delle statuette)
Gli Ottokè.

PINKERTON
Ces poupées ? Avez-vous dit ?

BUTTERFLY
Ce sont les âmes des ancêtres.

PINKERTON
Oh ! mon respect.

BUTTERFLY
Hier, je suis montée
Toute seule en secret à la Mission.
Avec ma vie nouvelle,
Je puis adopter une nouvelle religion.
L'oncle Bonze ne le sait pas.
Mes parents non plus.
Je suis mon destin,
Pleine d'humilité.
Au Dieu du Seigneur Pinkerton,
Je m'incline.
Ne dépenserais-je que cent yens,
Je vivrais
Avec beaucoup d'économie ;
Et, pour vous rendre heureux,
Je pourrais presque oublier ma famille.
Et celles-ci : dehors.
Mon amour !

GORO
Silence !

LE COMMISSAIRE IMPÉRIAL
Il est accordé au nommé
Benjamin Franklin Pinkerton,
Lieutenant à bord de la canonnière « Lincoln »,

PINKERTON
Quei pupazzi? Avete detto?

BUTTERFLY
Son l'anime degli avi.

PINKERTON
Ah! il mio rispetto.

BUTTERFLY
Ieri son salita tutta sola
in segreto alla Missione.
Colla nuova mia vita
posso adottare nuova religione.
Lo zio Bonzo nol sa,
né i miei lo sanno.
Io seguo il mio destino
e piena d'umiltà
al Dio del signor Pinkerton
m'inchino.
È mio destino;
nella stessa chiesetta
in ginocchio con voi
pregherò lo stesso Dio.
E per farvi contento potrò forse
obliar la gente mia.
Amore mio!

GORO
Tutti zitti!

IL COMMISSARIO
È concesso al nominato
Benjamin Franklin Pinkerton,
Luogotenente della cannoniera "Lincoln",

De la marine des États-Unis
D'Amérique du Nord,
Et à la demoiselle Butterfly,
Du quartier d'Omara, Nagasaki,
De s'unir en mariage
par le droit,
Le premier de sa propre volonté,
Et elle avec l'accord des parents,
ici témoins de l'acte.

GORO (avec cérémonie)
L'époux.
Puis l'épouse.
La formalité est remplie.

LES AMIES
Madame Butterfly.

BUTTERFLY
Madame B. F. Pinkerton.

LE COMMISSAIRE IMPÉRIAL
Mes meilleurs vœux.

PINKERTON
Mes remerciements.

LE COMMISSAIRE IMPÉRIAL
Monsieur le Consul descend ?

SHARPLESS
Je vous accompagne.
(à Pinkerton)
Demain nous nous reverrons.

marina degli Stati Uniti,
America del Nord,
ed alla damigella Butterfly,
del quartiere d'Omara, Nagasaki,
d'unirsi in matrimonio,
per dritto il primo
della propria volontà,
ed ella per consenso dei parenti
qui testimoni all'atto...

GORO (con cerimonia)
Lo sposo.
Poi la sposa.
E tutto è fatto.

LE AMICHE
Madama Butterfly.

BUTTERFLY
Madama B. F. Pinkerton.

IL COMMISSARIO
Auguri molti.

PINKERTON
I miei ringraziamenti.

IL COMMISSARIO
Il Signor Console scende?

SHARPLESS
L'accompagno.
(a Pinkerton)
Ci vedrem domani.

PINKERTON
J'ose l'espérer.
L'OFFICIER
Postérité.

PINKERTON
Je le prouverai.

SHARPLESS (en partant, à Pinkerton)
Mais attention.
(Sharpless, l'Officier et le Commissaire s'en vont.)

PINKERTON (à part)
Et nous voici en famille.
Partons au plus vite - de façon honnête.
A toi marmot.
(Il lève son propre verre.)
Hip ! Hip !

LES PARENTS
Oh Kami ! Oh Kami !

PINKERTON
Et buvons aux nouveaux époux.
(Tout d'un coup, apparaît un étrange personnage.
C'est l'oncle Bonze, qui s'avance furibond. Il étend
ses mains vers Butterfly et la menace.)


LE BONZE
Cho-Cho-San. Abomination !

BUTTERFLY et LES PARENTS
L'oncle Bonze !

PINKERTON
A meraviglia.

UFFICIALE DEL REGISTRO
Posterità.

PINKERTON
Mi proverò.

SHARPLESS (partendo, a Pinkerton)
Giudizio!
(Sharpless, il Registro ed il Commissario partono.)

PINKERTON (a parte)
Ed eccoci in famiglia.
Sbrighiamoci al più presto
in modo onesto.
(Alza il bicchiere.)
Hip! Hip!

PARENTI
O Kami! O Kami!

PINKERTON
Beviamo ai novissimi legami.
(Improvvisamente compare un personaggio terribile. È
il Bonzo che si fa avanti furibondo; stendendo la mano
verso Butterfly, la minaccia.)


IL BONZO
Cio-Cio-San! Abominazione!

BUTTERFLY e PARENTI
Lo zio bonzo!

GORO
Que cherche-t-il donc ici ?
Ce n'est guère l'endroit.
Pour crier et gesticuler de la sorte.

LE BONZE
Cho-Cho-San ! Qu'as-tu fait
À la Mission ?

TOUS
Réponds, Cho-Cho-San.

PINKERTON
Que nous veut ce fou ?

LE BONZE
Réponds, qu'as-tu fait ?
Comme tu as les yeux secs
Ce sont donc les fruits ?
Elle nous a tous reniés.

TOUS
Hou ! Cho-Cho-San !

LE BONZE
Je te dis que tu as renié
Le culte antique de tes ancêtres.

TOUS
Hou ! Cho-Cho-San !

LE BONZE
Kami sarundasico !
Que ton âme soit vouée
Au supplice imminent !

GORO
Un corno al guastafeste!
Chi ci leva d'intorno
le persone moleste?

IL BONZO
Cio-Cio-San! Che hai tu fatto
alla Missione?

TUTTI
Rispondi, Cio-Cio-San!

PINKERTON
Che mi strilla quel matto?

IL BONZO
Rispondi, che hai tu fatto?
Come, hai tu gli occhi asciutti?
Son dunque questi i frutti?
Ci ha rinnegato tutti.

TUTTI
Hou! Cio-Cio-San!

IL BONZO
Rinnegato vi dico...
il culto antico.

TUTTI
Hou! Cio-Cio-San!

IL BONZO
Kami sarundasico!
All'anima tua guasta
qual supplizio sovrasta!

PINKERTON
Assez, taisez-vous !

LE BONZE
Venez tous,
Partons !
Tu nous a reniés et nous
Te renions !

PINKERTON
Partez vite. Pas de vacarme chez moi
Et pas de bonzeries.
Parents et amies !

TOUS (disparaissant)
Hou ! Cho-Cho-San ! Kami sarundasico !
Hou ! Cho-Cho-San ! Nous te renions !

PINKERTON
Mon enfant, mon enfant,
Ne pleure pas.

LES PARENTS (de loin)
Hou ! Cho-Cho-San !

BUTTERFLY
Ils hurlent encore.

PINKERTON
Toute ta tribu
Et tous les bonzes du Japon.
Ne valent pas
Les pleurs de ces yeux chers et jolis.

PINKERTON
Ehi, dico, basta, basta!

IL BONZO
Venite tutti.
Andiamo!
Ci hai rinnegato e noi
ti rinneghiamo!

PINKERTON
Sbarazzate all'istante.
In casa mia niente baccano
e niente bonzeria.

TUTTI (partendo)
Hou! Cio-Cio-San! Kami sarundasico.
Hou! Cio-Cio-San! Ti rinneghiamo!

PINKERTON
Bimba, bimba, non piangere
per gracchiar di ranocchi.

PARENTI (lontani)
Hou! Cio-Cio-San!

BUTTERFLY
Urlano ancor!

PINKERTON
Tutta la tua tribù
e i Bonzi tutti del Giappon
non valgono il pianto
di quegli occhi cari e belli.

BUTTERFLY
Est-ce vrai ? Je ne pleure plus.
Je suis presque indifférente
D'être répudiée.
Vos paroles si douces
Me vont au cœur.
(Elle se baisse pour baiser la main de Pinkerton.)

PINKERTON
Que fais-tu ? La main ?

BUTTERFLY
On m'a dit
Que là-bas,
Chez les gens nobles,
C'est le signe d'un grand respect.

SUZUKI (de l'intérieur)
Izagi, Izanami sarundasico,
Kami, Izagi,
Izanami sarundasico, Kami.

PINKERTON
Qu'est-ce qui gronde au dedans ?

BUTTERFLY
C'est Suzuki
Qui fait sa prière du soir.

PINKERTON
La nuit approche.

BUTTERFLY
C'est l'ombre et la quiétude.

BUTTERFLY
Davver? non piango più.
E quasi del ripudio
non mi duole
per le vostre parole
che mi suonan così dolci nel cor.
(Gli bacia la mano.)

PINKERTON
Che fai? La man?

BUTTERFLY
M'han detto che laggiù
fra la gente costumata
è questo il segno
del maggior rispetto.

SUZUKI (dentro la casa)
E Izaghi ed Izanami sarundasico,
e Kami, e Izaghi,
ed Izanami sarundasico, e Kami.

PINKERTON
Chi brontola lassù?

BUTTERFLY
È Suzuki che fa
la sua preghiera seral.

PINKERTON
Viene la sera.

BUTTERFLY
E l'ombra e la quiete.

PINKERTON
Et tu es ici seule.

BUTTERFLY
Seule et reniée !
Reniée et heureuse !

PINKERTON
(frappe les mains et les valets viennent.)
Voulez-vous fermer.

BUTTERFLY
Oui, oui, nous sommes tout seuls...
Et tout le monde est parti.

PINKERTON
Et le Bonze furibond.

BUTTERFLY
Suzuki, mes vêtements.
(Suzuki cherche dans un coffre et donne à Butterfly
ses vêtements de nuit.)


SUZUKI
Bonne nuit.

BUTTERFLY
Il me tarde de quitter
Ma robe de cérémonie.
L'épouse
Avec sourire
Se vête de candeur...
L'époux la regarde.

PINKERTON
E sei qui sola.

BUTTERFLY
Sola e rinnegata!
Rinnegata... e felice!

PINKERTON
(batte le mani. I servi accorrono.)
A voi, chiudete.

BUTTERFLY
Sì, sì, noi tutti soli...
E fuori il mondo...

PINKERTON
E il Bonzo furibondo!

BUTTERFLY
Suzuki, le mie vesti.
(Suzuki le porta una veste bianca e l'aiuta a metterla,
poi se ne va.)


SUZUKI
Buona notte.

BUTTERFLY
Quest'obi pomposa
di scioglier mi tarda...
Si vesta la sposa
di puro candor.
Tra moti sommessi
sorride e mi guarda.

Puis-je me soustraire,
J'ai tant de rougeur.
Et malgré la voix qui
Me maudit
Butterfly... reniée,
Reniée et heureuse.

PINKERTON
On dirait un petit oiseau
Qui défait ses nœuds.
Penser que ce jouet est ma femme.
Si je recherche la forme
Je reconnais combien.
De cette gracieuse femme
Il suffit d'un sourire,
Pour qu'un désir ardent m'enflamme.
(Pinkerton s'approche de Butterfly, qui a fini de faire
sa toilette de nuit.)
Enfant aux yeux ensorceleurs,
Tu es à présent mienne.
Tu es vêtue du lys.
Ta tresse brune me plaît,
Dans tes voiles candides.

BUTTERFLY
Je suis la petite déesse,
La déesse de la lune,
Qui descend du ciel,
La nuit.

PINKERTON
Et qui séduit les cœurs...

Celarmi potessi!
Ne ho tanto rossor!
E ancor l'irata voce
mi maledice...
Butterfly rinnegata,
rinnegata... e felice.

PINKERTON
Con moti di scoiattolo,
i nodi allenta e scioglie!
Pensar che quel giocattolo
è mia moglie! Mia moglie!
Ma tal grazia dispiega
ch'io mi struggo
per la febbre
d'un subito desìo.
(Pinkerton s'avvicina a Butterfly, che ha finito di
vestirsi.)

Bimba dagli occhi pieni di malia
ora sei tutta mia.
Sei tutta vestita di giglio.
Mi piace la treccia tua bruna
fra candidi veli.

BUTTERFLY
Somiglio la dea della luna,
la piccola dea della luna
che scende la notte
dal ponte del ciel.

PINKERTON
E affascina i cuori...

BUTTERFLY
... Et les entortille
Dans son blanc manteau.
Et les dirige vers son nid pour les bercer,
Et leur ouvrir son grand royaume.

PINKERTON
Mais jusqu'à présent tu ne m'as pas dit
Que tu m'aimes.
La déesse sait dire ces choses
Qui calment le désir ardent ?

BUTTERFLY
Oui, certes.
Mais elle ne veut pas le dire,
De peur qu'elle vienne à mourir.

PINKERTON
Peur inutile,
L'amour ne tue pas.
Mais donne vie et sourire,
Pour les joies célestes,
Que je trouve
Dans tes beaux yeux.

BUTTERFLY
A présent,
Vous êtes pour moi l'œil du firmament.
Et vous m'avez plu depuis le premier moment
Que je vous ai vu.
Vous êtes grand, fort,
Vous riez si franchement
Et dites des choses
Que je n'ai jamais entendues.
A présent je suis contente.

BUTTERFLY
...E li prende, e li avvolge
in un bianco mantel.
E via se li reca
negli alti reami.

PINKERTON
Ma intanto finor non m'hai detto,
ancor non m'hai detto che m'ami.
Le sa quella dea le parole
che appagan gli ardenti desir?

BUTTERFLY
Le sa. Forse dirle non vuole
per tema d'averne a morir,
per tema d'averne a morir!

PINKERTON
Stolta paura,
l'amor non uccide,
ma dà vita, e sorride
per gioie celestiali
come ora fa
nei tuoi lunghi occhi ovali.

BUTTERFLY
Adesso voi siete per me
l'occhio del firmamento.
E mi piaceste dal primo momento
che vi ho veduto.
Siete alto, forte.
Ridete con modi sì palesi!
E dite cose
che mai non intesi.
Or son contenta. Or son contenta.

Vous me voulez du bien, un petit bien.,
Un bien d'enfant
Qui me convient.
Nous sommes des gens habitués
Aux petites choses
Humbles et silencieuses,
A une tendresse
Légère et cependant profonde
Comme le ciel, comme l'onde de la mer.

PINKERTON
Donne-moi tes mains
Que je les baise,
Ma Butterfly... !
Comme on t'a bien nommée,
Papillon charmant.

BUTTERFLY
On dit outre-mer
Que si un papillon tombe
Dans les mains d'un homme,
On le perce
D'une épingle.

PINKERTON
Il y a un peu de vrai.
Et sais-tu pourquoi ?
Pour qu'il ne s'échappe plus.
Je t'ai attrapée ;
Palpitante, je te serre ;
Tu es à moi.

BUTTERFLY
Oui, pour la vie.

Vogliatemi bene, un bene piccolino,
un bene da bambino
quale a me si conviene.
Noi siamo gente avvezza
alle piccole cose,
umili e silenziose,
ad una tenerezza
sfiorante e pur profonda
come il ciel, come l'onda del mare.

PINKERTON
Dammi ch'io baci
le tue mani care,
mia Butterfly!
Come t'han ben nomata
tenue farfalla...

BUTTERFLY
Dicon ch'oltre mare
se cade in man dell'uom
ogni farfalla d'uno spillo
è trafitta
ed in tavola infitta!

PINKERTON
Un po' di vero c'è:
e tu lo sai perché?
Perché non fugga più.
Io t'ho ghermita...
Ti serro palpitante.
Sei mia.

BUTTERFLY
Sì, per la vita.

PINKERTON
Viens, viens.
Loin de l'âme en peine,
La peur angoissante.
C'est le moment où tout repose.
Regarde : la nuit est sereine ;
Viens, tu es à moi !

BUTTERFLY
Douce nuit. Combien d'étoiles !
Je ne les vis jamais aussi belles.
Chaque étincelle tremble, brille,
Avec la lueur d'une prunelle.
Oh, combien d'yeux attentifs
Fixent et regardent partout,
Loin vers le firmament, la plage, la mer.
Combien de regards enflammés
D'ineffable langueur !
Tout extasié d'amour,
Le ciel sourit...

PINKERTON
Vieni, vieni...
Via dall'anima in pena
l'angoscia paurosa.
È notte serena! Guarda:
dorme ogni cosa!
Sei mia! Ah! vien!

BUTTERFLY
Ah! dolce notte! quante stelle!
Non le vidi mai sì belle!
Trema, brilla ogni favilla
col baglior d'una pupilla.
Oh! quanti occhi fisi, attenti,
d'ogni parte a riguardar!
pei firmamenti, via pei lidi,
via pel mare...ride il ciel!
Ah! dolce notte!
Tutto estatico d'amor,
ride il ciel!

DEUXIÈME ACTE

L'intérieur de la maison de Butterfly
(Suzuki prie, pelotonnée devant l'image de Bouddha :
la cloche de la prière sonne de temps en temps.
Butterfly est debout et immobile près d'un paravent.)


SUZUKI
Izaghi, Izanami,
Sarundasico, Kami.
Oh ! ma tête !
Et toi, Ten Sjoo-daj,

ATTO SECONDO

Interno della casetta di Butterfly
(Suzuki prega davanti all'immagine di Budda, suona
ogni tanto la campanella della preghiera. Butterfly sta
ritta ed immobile presso un paravento.)


SUZUKI
E Izaghi e Izanami,
sarundasico e Kami...
Oh! la mia testa!
E tu, Ten-Sjoo-daj!

Faites que Butterfly
Ne pleure plus, plus jamais.

BUTTERFLY
Les dieux japonais sont
Paresseux et obèses.
Je suis certaine
Que le Dieu américain
Répond bien plus vite
A celui qui l'implore.
Mais je crains qu'il ignore
Que nous sommes ici.
Suzuki,
La misère est-elle loin ?
(Suzuki ouvre un coffret dans lequel elle cherche de
l'argent, puis elle revient auprès de Butterfly et lui
montre quelques pièces.)


SUZUKI
C'est tout ce qui nous reste.

BUTTERFLY
C'est tout ! Oh, les dépenses sont élevées !

SUZUKI
S'il ne revient pas et vite,
Nous nous trouverons dans l'embarras.

BUTTERFLY
Mais il revient.

SUZUKI
Il reviendra ?

Fate che Butterfly
non pianga più, mai più.

BUTTERFLY
Pigri ed obesi
son gli dei giapponesi!
L'americano Iddio,
son persuasa,
ben più presto risponde
a chi l'implori.
Ma temo ch'egli ignori
che noi stiam qui di casa.
Suzuki...
è lungi la miseria?
(Suzuki apre un piccolo mobile, vi prende poche
monete e le mostra a Butterfly.)


SUZUKI
Questo è l'ultimo fondo.

BUTTERFLY
Questo? Oh! troppe spese!

SUZUKI
S'egli non torna e presto,
siamo male in arnese.

BUTTERFLY
Ma torna.

SUZUKI
Tornerà?

BUTTERFLY
Pourquoi décide-t-il
Que le Consul pourvoie à la location. ?
Réponds !
Pourquoi a-t-il pris soin de faire poser
A la maison des serrures,
S'il avait l'intention de ne plus revenir ?

SUZUKI
Je ne le sais pas.

BUTTERFLY
Tu ne le sais pas ?
Je te le dis :
Pour bien tenir dehors
Moustiques et parents,
Et garder à l'intérieur,
Jalousement,
Son épouse Butterfly.

SUZUKI
On n'a jamais entendu
Un mari étranger
Revenir au nid.

BUTTERFLY
Tais-toi ou je te tue.
La dernière matinée avant son départ,
« Dois-je vous attendre, Seigneur ?»
Lui ai-je demandé.
Lui, le cœur gros,
Pour calmer ma peine,
Répondit, souriant :
« Oh, Butterfly,
Ma petite femme,

BUTTERFLY
Perché dispone che il Console
provveda alla pigione,
rispondi, su!
Perché con tante cure
la casa rifornì di serrature,
s'ei non volesse ritornar mai più?

SUZUKI
Non lo so.

BUTTERFLY
Non lo sai?
Io te lo dico
per tener ben fuori le zanzare,
i parenti ed i dolori,
e dentro, con gelosa custodia,
la sua sposa -
la sua sposa che son io, Butterfly!

SUZUKI
Ma non s'è udito
di straniero marito
che sia tornato al suo nido.

BUTTERFLY
Ah! taci, o t'uccido.
Quell'ultima mattina:
"Tornerete signor?"
gli domandai.
Egli, col cuore grosso,
per celarmi la pena
sorridendo rispose:
"O Butterfly,
piccina mogliettina,

Je reviendrai avec les roses,
A la saison sereine,
Lorsque le rouge-gorge
Fera sa nichée. »
Il reviendra.

SUZUKI
Espérons-le.

BUTTERFLY
Dis comme moi.
Il reviendra.

SUZUKI
Il reviendra.

BUTTERFLY
Tu pleures, pourquoi ?
La foi te manque !
Écoute :
Un beau jour,
Nous verrons une fumée
Se lever aux confins de la mer.
Et puis le navire apparaît.
Et puis le navire est blanc.
Il entre dans le port.
Tonne son salut.
Regarde donc ! Il arrive,
Je n'ose pas aller à sa rencontre.
Mais non, je reste là,
Au bord de la colline,
Et j'attends longtemps.
Cette attente
Ne me semble pas longue.

tornerò colle rose
alla stagion serena
quando fa la nidiata
il pettirosso."
Tornerà.

SUZUKI
Speriam.

BUTTERFLY
Dillo con me:
tornerà.

SUZUKI
Tornerà.

BUTTERFLY
Piangi? Perché? Perché?
Ah, la fede ti manca!
Senti;
Un bel dì vedremo
levarsi un fil di fumo
sull'estremo confin del mare.
E poi la nave appare -
poi la nave bianca
entra nel porto, romba
il suo saluto. Vedi?
È venuto!
Io non gli scendo incontro.
Io no. Mi metto là
sul ciglio del colle e aspetto,
e aspetto gran tempo
e non mi pesa
la lunga attesa.

On peut distinguer
Dans la foule,
Un homme
Qui gravit. la colline.
Qui est-il ? Qui est-il ?
Et comme il arrive,
Que dit-il ? Que dit-il ?
Il appellera de loin, « Butterfly !»
Sans y répondre, je resterai cachée.
Un peu par plaisanterie,
Un peu pour ne pas mourir
A la première rencontre ;
Et lui, chagriné,
Clamera :
« Ma petite femme
Au parfum de verveine !» -
Doux noms qu'il avait l'habitude
De me donner.
Tout ceci arrivera,
Je te le promets.
Sois sans peur.
Avec une confiance sûre,
Je l'attends.
(Elle congédie Suzuki, qui sort. Dans le jardin
paraissent Sharpless et Goro.)


GORO
Elle est là. Entrez.

SHARPLESS
Je demande pardon. Madame Butterfly.

BUTTERFLY
Madame Pinkerton, je vous prie.
(Elle se retourne.)

E uscito dalla folla cittadina
un uom, un picciol punto
s'avvia per la collina.
Chi sarà? chi sarà?
E come sarà giunto -
Che dirà? che dirà?
Chiamerà "Butterfly!"
dalla lontana.
Io senza dar risposta
me ne starò nascosta,
un po' per celia
e un po' per non morir
al primo incontro,
ed egli alquanto in pena
chiamerà, chiamerà:
"Piccina mogliettina,
olezzo di verbena!" -
i nomi che mi dava
al suo venire.
Tutto questo avverrà,
te lo prometto.
Tienti la tua paura,
io con sicura fede l'aspetto.
(Congeda Suzuki che esce. Sharpless e Goro compaiono
nel giardino.)


GORO
C'è. Entrate.

SHARPLESS
Chiedo scusa...Madama Butterfly...

BUTTERFLY
Madama Pinkerton, prego.
(Si volta.)

Oh mon cher Consul !
Monsieur le Consul !

SHARPLESS
Vous me reconnaissez ?

BUTTERFLY
Soyez le bienvenu dans cette maison américaine.

SHARPLESS
Merci

BUTTERFLY
Votre famille, tous bien ?

SHARPLESS
Je l'espère.

BUTTERFLY
Vous fumez ?
(Elle fait signe à Suzuki de préparer la pipe.)

SHARPLESS
Merci. J'ai ici...

BUTTERFLY
Seigneur, je vois le ciel rayonner.

SHARPLESS
Merci. J'ai...

BUTTERFLY
Préférez-vous, peut-être, une cigarette américaine ?

Oh! il mio signor Console,
signor Console!

SHARPLESS
Mi ravvisate?

BUTTERFLY
Ben venuto in casa americana.

SHARPLESS
Grazie.

BUTTERFLY
Avi, antenati - tutti bene?

SHARPLESS
Ma, spero.

BUTTERFLY
Fumate?
(Fa cenno a Suzuki che prepari la pipa.)

SHARPLESS
Grazie. Ho qui...

BUTTERFLY
Signore, io vedo il cielo azzurro.

SHARPLESS
Grazie. Ho...

BUTTERFLY
Preferite forse le sigarette americane?

SHARPLESS
Mais merci. Je dois vous montrer...

BUTTERFLY (offrant une allumette)
A vous.

SHARPLESS
Benjamin Franklin Pinkerton m'a écrit...

BUTTERFLY
Est-ce vrai ? Sa santé ?

SHARPLESS
Parfaite.

BUTTERFLY
Je suis la femme la plus heureuse du Japon.
Puis-je vous poser une demande ?

SHARPLESS
Certainement.

BUTTERFLY
Quand les rouges-gorges
Font-ils leur nid, en Amérique ?

SHARPLESS
Que dites-vous ?

BUTTERFLY
Oui, est-ce avant ou plus tard qu'ici ?

SHARPLESS
Mais... pourquoi ?

SHARPLESS
Grazie. Ho da mostrarvi...

BUTTERFLY (porgendo un fiammifero acceso)
A voi.

SHARPLESS
Mi scrisse Benjamin Franklin Pinkerton.

BUTTERFLY
Davvero! È in salute?

SHARPLESS
Perfetta.

BUTTERFLY
Io son la donna più lieta del Giappone.
Potrei farvi una domanda?

SHARPLESS
Certo.

BUTTERFLY
Quando fanno il lor nido
in America i pettirossi?

SHARPLESS
Come dite?

BUTTERFLY
Sì...prima o dopo di qui?

SHARPLESS
Ma...perché?

BUTTERFLY
Mon mari m'a promis
De revenir à la saison heureuse
A laquelle je rouge-gorge fait son nid.
Ici, il l'a bien refait
Trois fois, mais il se peut.
Que là-bas cela soit moins fréquent.
Qui se moque ?
Oh, le Nakodo,
C'est un méchant.

GORO
J'ose...

BUTTERFLY
Silence.
(à Sharpless)
Il a osé...
Non, d'abord répondez à ma question.

SHARPLESS
Je regrette, mais j'ignore...
Je ne suis pas ferré en ornithologie.

BUTTERFLY
L'orni...

SHARPLESS
... thologie.

BUTTERFLY
En somme vous ne le savez pas.

SHARPLESS
Non. Nous disions...

BUTTERFLY
Mio marito m'ha promesso
di ritornar nella stagion beata
che il pettirosso rifà la nidiata.
Qui l'ha rifatta
per ben tre volte, ma può darsi
che di là usi nidiar men spesso.
Chi ride?
Oh, c'è il nakodo.
Un uom cattivo.

GORO
Godo...

BUTTERFLY
Zitto.
(a Sharpless)
Egli osò...
No, prima rispondete alla domanda mia.

SHARPLESS
Mi rincresce, ma ignoro...
non ho studiato ornitologia.

BUTTERFLY
Orni...

SHARPLESS
...tologia.

BUTTERFLY
Non lo sapete insomma.

SHARPLESS
No. Dicevamo...

BUTTERFLY
Ah, oui... Goro,
A peine B. F. Pinkerton fut-il parti
Qu'il est venu
Me proposer et
Avec cadeaux tel
Ou tel autre mari
En. me promettant des trésors,
Pour un imbécile qui m'importune.

GORO
Le riche Yamadori.
Elle est pauvre.
Ses parents
L'ont tous reniée.
(Au delà de la terrasse on voit approcher le Prince
Yamadori sur une litière, entouré de ses serviteurs.)


BUTTERFLY
Le voici. Attention..
Encore Yamadori...
Aucun chagrin
D'amour ne vous déçoit.
Vous coupez-vous encore les veines
Si je vous refuse un baiser ?

YAMADORI
Parmi les choses les plus cruelles
Il n'est pire que de soupirer.

BUTTERFLY
Vous avez quitté tellement de belles
Que vous devez vous y habituer.

BUTTERFLY
Ah sì, Goro, appena
B. F. Pinkerton fu in mare,
mi venne ad assediare
con ciarle e con presenti
per ridarmi ora questo,
or quel marito.
Or promette tesori
per uno scimunito...

GORO
Il ricco Yamadori.
Ella è povera in canna.
I suoi parenti
l'han tutti rinnegata.
(Al di là della terrazza si vede giungere il Principe
Yamadori in un palanchino, attorniato dai servi.)


BUTTERFLY
Eccolo. Attenti.
Yamadori...
Ancor le pene dell'amor
non v'han deluso?
Vi tagliate ancor le vene
se il mio bacio vi ricuso?

YAMADORI
Tra le cose più moleste
è inutil sospirar.

BUTTERFLY
Tante mogli omai toglieste,
vi doveste abituar.

YAMADORI
Je les ai épousées toutes
Et le divorce m'en libéra.

BUTTERFLY
Belle avance.

YAMADORI
A vous cependant
Je jurerai constante fidélité.

SHARPLESS
Je crains beaucoup que je ne réussisse pas
A transmettre mon message.

GORO
Terres, serfs, or,
Un palais princier à Omara.

BUTTERFLY
Par ma foi, je suis liée.

GORO et YAMADORI (à Sharpless)
Elle se croit encore mariée.

BUTTERFLY
Je ne le crois pas : je le suis, je le suis.

GORO
Mais, la loi...

YAMADORI
L'ho sposate tutte quante
e il divorzio mi francò.

BUTTERFLY
Obbligata.


YAMADORI
A voi però giurerei
fede costante.

SHARPLESS
Il messaggio, ho gran paura,
a trasmetter non riesco.

GORO
Ville, servi, oro, ad Omara
un palazzo principesco.

BUTTERFLY
Già legata è la mia fede.

GORO e YAMADORI (a Sharpless)
Maritata ancor si crede.

BUTTERFLY
Non mi credo. Sono, sono.

GORO
Ma la legge...

BUTTERFLY
Moi, je ne la connais pas.

GORO
... Pour la femme, l'abandon
Vaut un divorce.

BUTTERFLY
C'est la loi japonaise,
Mais non celle de mon pays.

GORO
Lequel ?

BUTTERFLY
Les États-Unis.

SHARPLESS
Oh ! la malheureuse !

BUTTERFLY
Chez vous, on sait ouvrir la porte,
Et chasser la femme ; cela veut
Dire ici divorcer.
Mais en Amérique,
Ce n'est pas ainsi.
(à Sharpless)
N'est-ce pas ?

SHARPLESS
Oui...pourtant...

BUTTERFLY
Là, un brave juge,
Sérieux, dit au mari :

BUTTERFLY
Io non la so.

GORO
...Per la moglie, l'abbandono
al divorzio equiparò...

BUTTERFLY
La legge giapponese...
non già del mio paese.

GORO
Quale?

BUTTERFLY
Gli Stati Uniti.

SHARPLESS
Oh, l'infelice!

BUTTERFLY
Si sa che aprir la porta
e la moglie cacciar
per la più corta
qui divorziar si dice.
Ma in America questo non si può -
(a Sharpless)
Vero?

SHARPLESS
Vero...Però...

BUTTERFLY
Là un bravo giudice serio,
impettito dice al marito:

« Pour quelle raison
Voulez-vous rompre ?»
« J'en ai assez
Du mariage.
Et le magistrat :
« Ah, misérable,
vite en prison. »
Suzuki, le thé.

YAMADORI
Eh bien ?

SHARPLESS
J'ai vraiment pitié
Pour tant d'aveuglement.

GORO
Le bateau de Pinkerton
Est déjà signalé.

YAMADORI
Quand le verra-t-elle...

SHARPLESS
Il ne veut point se montrer.
Je viens précisément lui transmettre
Cette triste nouvelle, j'ai ici une lettre...

BUTTERFLY
Votre Grâce permet...
Les fâcheux personnages !

"Lei vuol andarsene?
Sentiam perché?"
"Sono seccato
del coniugato."
E il magistrato:
"Ah, mascalzone,
presto in prigione."
- Suzuki, il thè.

YAMADORI
Udiste?

SHARPLESS
Mi rattrista
una sì piena cecità.

GORO
Segnalata è già
la nave di Pinkerton.

YAMADORI
Quand'essa lo riveda...

SHARPLESS
Egli non vuol mostrarsi.
Io venni appunto
per levarla d'inganno...

BUTTERFLY
Vostra Grazia permette...
che persone moleste!

YAMADORI
Adieu. Je vous laisse,
Le cœur plein de douleur.
Mais j'espère encore...

BUTTERFLY
Si vous voulez.

YAMADORI
Ah ! si vous vouliez...

BUTTERFLY
Le malheur, c'est que je ne veux pas...
(Yamadori et Goro s'éloignent.)

SHARPLESS
A présent., à nous deux.
Approchez.
Voulez-vous lire avec moi
Cette lettre.

BUTTERFLY
Donnez !
(Elle prend la lettre, l'embrasse et la presse sur son
cœur)

Sur la bouche, sur le cœur...
Vous êtes le meilleur homme du monde.
Commencez.

SHARPLESS
« Ami, vous chercherez
Cette fleur de jeunesse... »
BUTTEFLY
Il dit vraiment cela ?

YAMADORI
Addio. Vi lascio
il cuor pien di cordoglio:
ma spero ancor...

BUTTERFLY
Padrone.

YAMADORI
Ah, se voleste...

BUTTERFLY
Il guaio è che non voglio...
(Yamadori e Goro si allontanano.)

SHARPLESS
Ora a noi.
Sedete qui.
Legger con me
volete questa lettera?

BUTTERFLY
Date.
(La prende e la bacia, poi la rende al Console.)
Sulla bocca, sul cuore...
Siete l'uomo migliore del mondo.
Incominciate.

SHARPLESS
"Amico, cercherete
quel bel fiore di fanciulla... "

BUTTERFLY
Dice proprio così?

SHARPLESS
Oui, il dit cela
Mais si à tout moment...

BUTTERFLY
Je me tais, je me tais,
Je ne dirai plus rien.

SHARPLESS
« De ces jours heureux
Trois années sont passées... »

BUTTERFLY
Même lui les a comptées.

SHARPLESS
« Et peut-être Butterfly
Ne se souvient plus de moi. »

BUTTERFLY
Je ne m'en souviens pas ?
Suzuki, dis-le.
« Elle ne se souvient plus de moi. »

SHARPLESS
(Patience !)
« Si elle m'aime encore,
Si pourtant elle attend mon retour... »

BUTTERFLY
Oh ! les douces paroles !
Sois bénie !

SHARPLESS
Sì, così dice,
ma se ad ogni momento...

BUTTERFLY
Taccio, taccio,
più nulla...

SHARPLESS
"Da quel tempo felice
tre anni son passati..."

BUTTERFLY
Anche lui li ha contati!

SHARPLESS
"E forse Butterfly
non mi rammenta più."

BUTTERFLY
Non lo rammento?
- Suzuki, dillo tu.
"Non mi rammenta più."

SHARPLESS
Pazienza!
"Se mi vuol bene ancor,
se m'aspetta... "

BUTTERFLY
Oh, le dolci parole!
Tu, benedetta!

SHARPLESS
« Alors je vous demande qu'avec prudence,
Vous la prépariez... »

BUTTERFLY
Il revient...

SHARPLESS
« ...Au coup... »

BUTTERFLY
Quand ? Vite ! Vite !

SHARPLESS (à part)
(Très bien,
Ici, il convient de la modifier...
Quel diable, que ce Pinkerton !)
(à Butterfly)
Et bien, que feriez-vous,
Madame Butterfly,
S'il ne devait.
Jamais revenir ?

BUTTERFLY
Je pourrais faire deux choses :
Ou bien reprendre, comme autrefois,
Mon chant, pour divertir le public,
Ou, bien mieux, mourir.

SHARPLESS
J'éprouve de la douleur
A dissiper un mirage trompeur.
Accueillez la proposition
Du riche Prince Yamadori.

SHARPLESS
"A voi mi raccomando perché vogliate
con circospezione prepararla... "

BUTTERFLY
Ritorna...

SHARPLESS
"...Al colpo."

BUTTERFLY
Quando? Presto! Presto!

SHARPLESS (fre sé)
Benone.
Qui troncarla conviene.
Quel diavolo d'un Pinkerton!
(a Butterfly)
Ebbene, che fareste,
Madama Butterfly,
s'ei non dovesse ritornar
più mai?

BUTTERFLY
Due cose potrei far:
tornar a divertir la gente
col cantar...oppur...
meglio, morire.

SHARPLESS
Di strapparvi assai mi costa
dai miraggi ingannatori.
Accogliete la proposta
di quel ricco Yamadori.

BUTTERFLY
Vous, Seigneur, vous osez me dire cela ?

SHARPLESS
Mon Dieu que dois-je faire ?

BUTTERFLY
Viens, Suzuki, vite, vite,
Car Sa Grâce se retire.

SHARPLESS
Vous me chassez ?

BUTTERFLY
Je vous prie,
Je ne saurais insister.

SHARPLESS
J'ai été brutal,
Je ne le nie pas.

BUTTERFLY
Oh ! vous me faites tant de mal,
Tant de mal, tant de mal !
Rien, rien.
J'ai cru mourir. Mais cela passe vite.
Comme les nuages sur la mer.
Ah ! Il m'a oubliée ?
(Butterfly sort et revient en tenant son entant qu'elle
montre à Sharpless.)
Et celui-ci ? Et celui-ci ?
Dites aussi qu'il pourra l'abandonner ?...

SHARPLESS
Est-ce son fils ?

BUTTERFLY
Voi, signor, mi dite questo! Voi!

SHARPLESS
Santo Dio, come si fa?

BUTTERFLY
Qui, Suzuki, presto, presto,
che Sua Grazia se ne va.

SHARPLESS
Mi scacciate?

BUTTERFLY
Ve ne prego,
già l'insistere non vale.

SHARPLESS
Fui brutale,
non lo nego.

BUTTERFLY
Oh, mi fate tanto male,
tanto male, tanto, tanto!
Niente, niente! Ho creduto morir...
Ma passa presto come passan
le nuvole sul mare...
Ah! m'ha scordata?
(Butterfly esce, rientra tenendo il suo bambino, e lo
mostra a Sharpless.)
E questo? E questo?
E questo egli potrà pure scordare?

SHARPLESS
Egli è suo?

BUTTERFLY
A-t-on jamais vu
Un enfant du Japon
Avec des yeux d'azur,
Et ces lèvres ? Et ces boucles blondes ?

SHARPLESS
C'est évident. Et... Pinkerton le sait-il ?

BUTTERFLY
Non. Il est né,
Lorsqu'il était déjà
Dans son grand pays.
Mais vous lui écrirez
Qu'un fils
Attend son père ;
Et pouvez-vous douter qu'il ne
S'empresse par la terre
Et par la mer !
Sais-tu ce que ce monsieur
A eu le cœur de penser ?
Que ta mère devrait
Te prendre dans ses bras
Et, dans la pluie et levent,
S'en aller par la ville
Pour te gagner
ton pain et tes vêtements.
Et qu'elle tendrait vers les gens
Apitoyés sa main tremblante
En criant : « Ecoutez, écoutez
Ma triste chanson !
La charité pour une pauvre mère,
Ayez pitié !»
Et que Butterfly, affreux destin,
Danserait pour toi

BUTTERFLY
Chi vide mai a bimbo
di Giappon occhi azzurrini?
E il labbro?
E i ricciolini d'oro schietto?

SHARPLESS
È palese. E Pinkerton lo sa?

BUTTERFLY
No. No. È nato
quand'egli stava in quel
suo gran paese. Ma voi...
gli scriverete.
Che l'aspetta un figlio
senza pari!
E mi saprete dir
s'ei non s'affretta
per le terre e pei mari!
Sai cos'ebbe cuore
di pensar quel signore?
Che tua madre dovrà
prenderti in braccio
ed alla pioggia e al vento
andar per la città
a guadagnarti
il pane e il vestimento.
Ed alle impietosite genti
la man tremante stenderà
gridando, "Udite, udite
la triste mia canzon.
A un'infelice madre
la carità, muovetevi a pietà."
E Butterfly, orribile destino,
danzerà per te!

Et que comme jadis
La geisha chanterait !
Et sa chanson joyeuse et gaie
Finirait dans un sanglot !
Ah ! non, non, jamais !
Ce métier
Qui mène au déshonneur !
Morte ! Morte ! Jamais plus je ne danserai !
Je préfère encore abréger ma vie !
Ah ! morte !

SHARPLESS (à part)
Quelle pitié.
(à Butterfly)
Le jour tombé, je me retire.
Vous me pardonnez.

BUTTERFLY
Donne ta main.

SHARPLESS
Les beaux cheveux blonds !
Comment te nomme-t-on ?

BUTTERFLY
Réponds :
Aujourd'hui mon nom est Douleur.
Dites cependant au père que, le jour
De son retour,
Je m'appellerai
Joie.

SHARPLESS
Ton père le saura, je te le promets.
(Il sort rapidement)

E come fece già
la ghescia canterà.
E la canzon giuliva e lieta
in un singhiozzo finirà.
Ah, no! no! questo mai!
Questo mestier
che al disonore porta!
Morta! morta! Mai più danzar!
Piuttosto la mia vita vo' troncar!
Ah! morta!

SHARPLESS (fra sé)
Quanta pietà.
(a Butterfly)
Io scendo al piano.
Mi perdonate?

BUTTERFLY
A te, dagli la mano.

SHARPLESS
I bei capelli biondi!
Caro, come ti chiamano?

BUTTERFLY
Rispondi:
Oggi il mio nome è Dolore.
Però, dite al babbo,
scrivendogli,
che il giorno del suo ritorno
Gioia, Gioia mi chiamerò.

SHARPLESS
Tuo padre lo saprà, te lo prometto.
(Esce rapidamente.)

SUZUKI (criant du dehors)
Guêpe ! Crapaud maudit !
(Elle entre, poussant violemment Goro.)

BUTTERFLY
Qu'y a-t-il ?

SUZUKI
Il rôde autour de nous,
Le vampire ! Et chaque jour,
Aux quatre vents,
Répand le bruit que nul ne sait
Qui est le père de l'enfant !

GORO
Je dis seulement
Que vos parents
N'ont aucune pitié ;
Cet enfant n'a pas
De père. Il est vain d'espérer...

BUTTERFLY
Ah ! tu mens ! tu mens !
Dis-le encore et je te tue !

SUZUKI
Non

BUTTERFLY
Va-t-en.
Tu verras, mon petit amour,
Ma peine et mon réconfort,
Mon petit amour,
Ah ! tu verras que ton vengeur

SUZUKI (gridando da fuori)
Vespa! Rospo maledetto!
(Entra trascinando Goro.)

BUTTERFLY
Che fu?

SUZUKI
Ci ronza intorno
il vampiro! e ogni giorno
ai quattro venti spargendo va
che niuno sa chi padre
al bimbo sia!

GORO
Dicevo...solo...
che là in America
quando un figliuolo è nato maledetto
trarrà sempre reietto
la vita fra le genti!

BUTTERFLY
Ah! tu menti! menti!
Dillo ancora e t'uccido!

SUZUKI
No!

BUTTERFLY
Va via!
Vedrai, piccolo amor,
mia pena e mio conforto,
mio piccolo amor,
Ah! vedrai che il tuo vendicator

Nous portera au loin,
Dans son pays... nous portera au loin.
(On entend un coup de canon.)

SUZUKI
Le canon du port !
Un navire de guerre.

BUTTERFLY
Blanc... blanc... le bateau américain
Brodé d'étoilés. Il manœuvre
Pour jeter l'ancre.
(Elle prend une longue-vue.)
Guide-moi la main
Pour que je lise le nom.
Le voici :
Abraham Lincoln.
Tous ont menti, tous, tous...
Moi seule, je savais,
Moi qui l'aime.
Je vois le grand imbécile
Ton doute !
Il arrive à point.
Mon amour triomphe
Et ma foi est entière.
Chacun me disait :
Pleure et oublie.
Il revient et il m'aime.
Secoue ces branches de censier
Et couvre-moi de fleurs.
Je veux plonger
Dans cette pluie odorante
Mon front brûlant !

ci porterà lontano, lontan,
nella sua terra...lontan ci porterà.
(Si ode un colpo di cannone.)

SUZUKI
Il cannone del porto!
Una nave da guerra...

BUTTERFLY
Bianca...bianca...il vessillo
americano delle stelle...
Or governa per ancorare.
(Prende il cannocchiale.)
Reggimi la mano
ch'io discerna il nome,
il nome, il nome...
Eccolo: Abramo Lincoln!
Tutti han mentito!
Sol io lo sapevo,
sol io che l'amo.
Vedi lo scimunito tuo dubbio?
È giunto! è giunto!
Proprio nel punto
che ognun diceva:
piangi e dispera.
Trionfa il mio amor! il mio amor!
La mia fè trionfa intera.
Ei torna e m'ama!
Scuoti quella fronda di ciliegio
e m'innonda di fior.
Io vò tuffar
nella pioggia odorosa
l'arsa fronte.

SUZUKI
Soyez calme : ces pleurs...

BUTTERFLY
Non : je ris, je ris. Combien
De temps devrons-nous attendre ?
Que penses-tu ? Une heure ?

SUZUKI
Davantage.

BUTTERFLY
Certainement plus. Deux heures peut-être.
Va chercher des fleurs. Que tout
Soit fleuri ici, comme la nuit
est étoilée. Dépouille tout le jardin
De ses fleurs, comme un vent l'aurait fait.

SUZUKI
Toutes les fleurs ?

BUTTERFLY
Toutes les fleurs ! Toutes, toutes !
Fleurs de pêcher, violette, jasmin.,
Tout ce qui fleurit
Comme buisson, herbe ou arbre.

SUZUKI
Le jardin n'aura plus
Qu'un aspect d'hiver.

BUTTERFLY
Je voudrais
Que l'on sente ici le printemps.

SUZUKI
Signora, quietatevi...quel pianto.

BUTTERFLY
No, rido, rido!
Quanto lo dovremo aspettar?
Che pensi? Un'ora?

SUZUKI
Di più.

BUTTERFLY
Due ore forse.
Tutto...tutto...
sia pien di fior, come
la notte è di faville.
Va pei fior.

SUZUKI
Tutti i fior?

BUTTERFLY
Tutti i fior, tutti, tutti.
Pesco, viola, gelsomin,
quanto di cespo, o d'erba,
o d'albero fiorì.

SUZUKI
Uno squallor d'inverno
sarà tutto il giardin.

BUTTERFLY
Tutta la primavera
voglio che olezzi qui.

SUZUKI
Le jardin n'aura plus
Qu'un aspect d'hiver.
Voici, Madame.

BUTTERFLY
Cueilles-en encore !

SUZUKI
Vous êtes venue
Souvent à cette place,
Regarder au loin et pleurant.

BUTTERFLY
J'ai donné à ces terres mes larmes ;
Elles me doivent
Bien leurs fleurs.
Toute la bordure a été enlevée.

SUZUKI
C'est tout.

BUTTERFLY
C'est tout ?
Approche, aide moi.

SUZUKI
De roses parsemons le seuil de la porte.

BUTTERFLY
Oui, que le printemps répande ici
Sa profusion de fleurs et de parfums.

BUTTERFLY et SUZUKI
Semons I'avril alentour.
SUZUKI
Uno squallor d'inverno
sarà tutto il giardin.
A voi, signora.

BUTTERFLY
Cogline ancora.

SUZUKI
Sovente a questa siepe
veniste a riguardare lungi,
piangendo nella deserta immensità.

BUTTERFLY
Giunse l'atteso,
nulla più chiedo al mare;
diedi pianto alla zolla,
essa i suoi fior mi dà.

SUZUKI
Spoglio è l'orto.

BUTTERFLY
Spoglio è l'orto?
Vien, m'aiuta.

SUZUKI
Rose al varco della soglia.

BUTTERFLY
Tutta la primavera
voglio che olezzi qui.

BUTTERFLY e SUZUKI
Seminiamo intorno april.

SUZUKI
Lys ? Violettes ?

BUTTERFLY
Que son banc soit orné de guirlandes
De liserons, tout orné de guirlandes.
Répands alentour des lys et des violettes !

BUTTERFLY et SUZUKI
Jetons à pleines mains
Violettes et tubéreuses
Corolles de verveine.
Pétales de chaque fleur.

BUTTERFLY
Viens décorer.
Non, apporte-moi d'abord l'enfant.
Hélas, je ne suis plus belle !
J'ai eu trop de soupirs
Et mon œil a regardé
Au loin trop fixement.
Mets-moi sur le visage
Un peu de carmin.
Et même à toi, mon petit.
Pour que la veillée
ne te fasse pas
Les joues pâles.

SUZUKI
Ne bougez pas
Pour que j'arrange vos cheveux.

BUTTERFLY
Que diront à présent les parents
Et que dira l'oncle Bonze.

SUZUKI
Gigli? viole?

BUTTERFLY
Intorno spandi...
Il suo sedil s'inghirlandi
di convolvi, gigli e rose.

BUTTERFLY e SUZUKI
Gettiamo a mani piene
mammole e tuberose,
corolle di verbene,
petali d'ogni fior!

BUTTERFLY
Or vienmi ad adornar.
No, pria portami il bimbo.
Non son più quella!
Troppi sospiri la bocca mandò...
E l'occhio riguardò
nel lontan troppo fiso.
Dammi sul viso
un tocco di carminio...
Ed anche a te, piccino,
perché la veglia
non ti faccia vote
per pallore le gote.

SUZUKI
Non vi movete
che v'ho a ravviare i capelli.

BUTTERFLY
Che ne diranno!
E lo zio Bonzo?

Quel bavardage feront en cœur
Les commères avec Goro,
De mon malheur ils étaient déjà tous contents.
Et Yamadori avec ses soupirs,
Les ingrats bafoués et bernés.

SUZUKI
C'est fait.

BUTTERFLY
L'obi que j'ai mis pour mon mariage,
Donne-le que je le mette.
Je veux qu'il me voit porter
Les effets du premier jour !
Et un coquelicot rouge
Sur les cheveux. Comme ceci.
Dans les volets nous ferons trois petits trous
Pour regarder.
Et attendrons silencieux comme
Des petites souris.
(Butterfly emmène le petit près du shosi dans lequel
elle fait trois trous ; Suzuki s'accroupit et regarde à
l'extérieur. Butterfly se met devant le trou le plus haut
par lequel elle regarde, et elle reste, immobile comme
une statue. Le petit garçon est entre la mère et Suzuki
et il regarde dehors avec curiosité. Il fait nuit. Les
rayons de lune éclairent le shosi de l'extérieur. On
entend dans le lointain des voix qui chantent à bouche
fermée.)


Chœur à bouche fermée

Già del mio danno
tutti contenti!
E Yamadori coi suoi languori!
Beffati, scornati,
spennati gli ingrati!

SUZUKI
È fatto.

BUTTERFLY
L'obi che vestii da sposa.
Qua, ch'io lo vesta.
Vo' che mi veda indosso
il vel del primo dì.
E un papavero rosso
nei capelli...Così.
nello shosi or farem tre forellini
per riguardar,
e starem zitti come topolini
ad aspettar.
(Butterfly conduce il bambino presso lo shosi, e fa tre
fori; Suzuki si accoscia e spia all'esterno. Butterfly si
pone innanzi al foro piu alto e spiando da esso rimane
immobile, rigida come una statua. Il bimbo che sta fra
la madre e Suzuki guarda fuori curiosamente. È notte. I
raggi lunari illuminano dall'esterno lo shosi. Da
lontano si sentono le voci che cantano a bocca chiusa.)


Coro a bocca chiusa

C'est l'aube. Butterfly toujours immobile regarde à
l'extérieur. Le petit et Suzuki dorment. Les voix des
marins - au loin depuis la baie.


LES VOIX DES MARINS (de loin)
Oh eh! Oh eh! Oh eh!

SUZUKI
C'est l'aube.
Cho-Cho-San !

BUTTERFLY
Il viendra en plein soleil.

SUZUKI
Montez vous reposer, vous êtes épuisée
Et si pâle. A son arrivée, je vous appellerai.

BUTTERFLY
Dors mon amour,
Dors sur mon cœur.
Tu es avec Dieu
Et moi avec ma douleur.
A toi les rayons
Des astres d'or.
Dors, mon trésor

SUZUKI
Pauvre Butterfly !

BUTTERFLY
Dors mon amour,
Dors sur mon cœur.

(È l'alba. Butterfly sempre immobile spia al di fuori. Il
bimbo e Suzuki dormono. Si sentono le voci dei marinai
giù nel porto.)


VOCI DEI MARINAI (da lontano)
Oh eh! Oh eh! Oh eh!

SUZUKI
Già il sole!
Cio-Cio-San...

BUTTERFLY
Verrà...verrà col pieno sole.

SUZUKI
Salite a riposare, affranta siete.
Al suo venire vi chiamerò.

BUTTERFLY
Dormi, amor mio,
dormi sul mio cor.
Tu sei con Dio,
ed io col mio dolor.
A te i rai
degli astri d'or,
bimbo mio, dormi.

SUZUKI
Povera Butterfly!

BUTTERFLY
Dormi, amor mio,
dormi sul mio cor.

Tu es avec Dieu
Et moi avec ma douleur.

SUZUKI
Pauvre Butterfly !
Qui est-ce ?
Oh... !
(Pinkerton et Sharpless entrent.)

PINKERTON
Elle dort ? Ne la réveillez pas.

SUZUKI
Elle était tellement fatiguée.
Elle a attendu
Toute la nuit avec l'enfant.

PINKERTON
Comment le sut-elle ?

SUZUKI
Aucun bateau n'est arrivé
Dans le port, depuis trois ans,
Sans que Butterfly ne connaisse
La couleur et le drapeau.

SHARPLESS (à Pinkerton)
Je vous l'avais dit.

SUZUKI
Je l'appelle.

PINKERTON
Pas encore.

Tu sei con Dio,
ed io col mio dolor.

SUZUKI
Povera Butterfly!
Chi sia?
Oh!
(Entrano Sharpless e Pinkerton.)

PINKERTON
Zitta! Zitta! Non la destare.

SUZUKI
Era stanca, sì tanto!
Vi stette ad aspettare
tutta la notte col bimbo.

PINKERTON
Come sapea... ?

SUZUKI
Non giunge da tre anni
una nave nel porto
che da lunge Butterfly
non ne scruti il color, la bandiera.

SHARPLESS (a Pinkerton)
Ve lo dissi?

SUZUKI
La chiamo...

PINKERTON
No, non ancor.

SUZUKI
Hier soir, vous voyez,
Elle a paré la chambre
De fleurs.

SHARPLESS
Je vous l'avait dit.

PINKERTON
Quelle douleur !

SUZUKI
Qui est là dans le jardin ?
Une femme.

PINKERTON
Silence.

SUZUKI
Qui est-ce ? Qui est-ce ?

SHARPLESS
Il vaut mieux tout dire.

SUZUKI
Qui est-ce ? Qui est-ce ?

PINKERTON
Elle est venue avec moi.

SUZUKI
Qui est-ce ? Qui est-ce ?

SHARPLESS
Sa femme !

SUZUKI
Lo vedete, ier sera,
la stanza volle sparger
di fiori.

SHARPLESS
Ve lo dissi?

PINKERTON
Che pena!

SUZUKI
Chi c'è là fuori nel giardino?
Una donna!

PINKERTON
Zitta!

SUZUKI
Chi è? Chi è?

SHARPLESS
Meglio dirle ogni cosa.

SUZUKI
Chi è? Chi è?

PINKERTON
È venuta con me.

SUZUKI
Chi è? Chi è?

SHARPLESS
È sua moglie.

SUZUKI
Âme sainte des aïeux.
Pour la petite
Le soleil s'est éteint !

SHARPLESS
Nous avons choisi
Cette heure matinale
Pour te trouver seule, Suzuki,
Et à cette grande épreuve
Nous cherchons avec toi une aide, un secours.

SUZUKI
Que puis-je ?

SHARPLESS
Je sais qu'à sa douleur
Il n'y a pas de réconfort !
Mais il convient d'assurer
Le sort de l'enfant.

PINKERTON
Oh ! l'amer parfum
De ces fleurs,
Comme du venin va droit à mon cœur.
La chambre de nos amours
N'a pas changé.

SHARPLESS
La personne
Qui n'ose entrer
Prendra un soin maternel
De l'enfant.

SUZUKI
Anime sante degli avi!
Alla piccina
s'è spento il sol!

SHARPLESS
Scegliemmo quest'ora mattutina
per ritrovarti sola, Suzuki,
e alla gran prova
un aiuto, un sostegno
cercar con te.

SUZUKI
Che giova? Che giova?

SHARPLESS
Io so che alle sue pene
non ci sono conforti.
Ma del bimbo conviene
assicurar le sorti.

PINKERTON
Oh! l'amara fragranza
di questi fior
velenosa al cor mi va;
immutata è la stanza
dei nostri amor...

SHARPLESS
La pietosa
che entrar non osa
materna cura
del bimbo avrà.

SUZUKI
Oh ! pauvre de moi !
Il me faut., à une mère,
Porter cette douleur.

SHARPLESS
Parle à cette femme charitable
Et conduis-la ici.
Même si Butterfly la voit,
Cela n'a pas d'importance.
Ce serait même mieux
Si elle comprenait la vérité en la voyant.
Viens, Suzuki, viens...

PINKERTON
Mais il règne une ambiance mortelle.
Mon portrait..
Trois années sont passées et
Elle a compté les jours
et les heures...
Je ne puis rester.
Sharpless, je vous
attends.

SHARPLESS
Ne vous l'avais-je pas dit ?

PINKERTON
Vous, portez-lui un secours quelconque.
Je suis rongé par le remords.

SHARPLESS
Je vous l'avais dit. Vous vous en souvenez ?
Lorsque je vous serrais la main

SUZUKI
Oh, me trista!
E volete ch'io chieda
ad una madre...

SHARPLESS
Suvvia, parla con quella pia
e conducila qui...
S'anche la veda Butterfly,
non importa...anzi
meglio se accorta del vero
si facesse alla sua vista.
Vien, Suzuki, vien...

PINKERTON
Ma un gel di morte vi sta.
Il mio ritratto...
Tre anni son passati,
e noverati n'ha i giorni
e l'ore!
Non posso rimaner...
Sharpless, v'aspetto
per via...

SHARPLESS
Non ve l'avevo detto?

PINKERTON
Datele voi qualche soccorso...
Mi struggo dal rimorso.

SHARPLESS
Vel dissi? vi ricorda?
Quando la man vi diede:

Je vous disais : attention.
Elle a confiance en vous.
J'étais alors prophète. Sourd aux conseils,
Sourd aux doutes,
Méprisable dans l'attente obstinée
Le cœur recueille tout...

PINKERTON
Oui, en un instant, je vois
Tout t'étendue de ma faute
Et je sens bien que ce tourment
Ne me laissera jamais aucun répit.
Non !

SHARPLESS
Allez.
Elle apprendra toute seule
La triste vérité.

PINKERTON
Adieu, paradis fleuri !
Lieu cher, adieu !
Son image à jamais,
Restera en moi sacrée.

SHARPLESS
Déjà ce cœur
Candide pressent... Je vous l'avais dit, etc.

PINKERTON
Adieu, asile fleuri !
Je ne puis te soutenir dans ton malheur.
Je fuis, je fuis, je suis misérable.

Badate, ella ci crede.
E fui profeta allor!
Sorda ai consigli,
sorda ai dubbi, vilipesa,
nell'ostinata attesa
raccolse il cor...

PINKERTON
Sì, tutto in un istante
io vede il fallo mio
e sento che di questo tormento
tregua mai non avrò.
No!

SHARPLESS
Andate.
Il triste vero
da sola apprenderà.

PINKERTON
Addio, fiorito asil
di letizia e d'amor...
Sempre il mite suo sembiante
con strazio atroce vedrò.

SHARPLESS
Ma or quel cor sincero
presago è già...Vel dissi, ecc.

PINKERTON
Addio, fiorito asil...
Non reggo al tuo squallor...
Fuggo, fuggo...son vil!

SHARPLESS
Allez, elle apprendra la triste vérité.
(Pinkerton sort rapidement. Suzuki revient du jardin
suivie de Kate.)

KATE
Vous le lui direz.

SUZUKI
Je le promets.

KATE
Et vous lui donnerez conseil,
D'avoir confiance en moi.

SUZUKI
Je le promets.

KATE
Je le considérerai comme mon fils.

SUZUKI
Je vous crois. Mais il faut que je sois
Toute seule auprès d'elle...
Dans cette épreuve.
Elle pleurera beaucoup.

BUTTERFLY
Suzuki, Suzuki ! Ou es-tu ?
Suzuki, Suzuki ! Ou es-tu ?

SUZUKI
Je suis ici...
Je priais et je mettais

SHARPLESS
Andate, il triste vero apprenderà.
(Pinkerton esce rapidamente. Suzuki viene dal giardino
seguita da Kate.)


KATE
Glielo dirai?

SUZUKI
Prometto.

KATE
E le darai consiglio
d'affidarmi...

SUZUKI
Prometto.

KATE
Lo terrò come un figlio.

SUZUKI
Vi credo. Ma bisogna
ch'io le sia sola accanto...
nella grande ora...sola!
Piangerà tanto, tanto!

BUTTERFLY
Suzuki, Suzuki! Dove sei? Suzuki!
Suzuki, Suzuki! Dove sei?

SUZUKI
Son qui...
Pregavo e rimettevo

de l'ordre... Non.... non....
Ne descendez pas...

BUTTERFLY
Il est ici, il est ici !
Où s'est-il caché ?
Il est ici, il est ici !
Voici le Consul !
Mais où ? Où ?
Il n'est. pas là !
Cette femme !
Que me veut-elle ?
Personne ne parle.
Pourquoi pleurez-vous ?
Non, ne me dites rien.. rien...
Je pourrais tomber morte sur le coup.
Toi, Suzuki, qui es si bonne,
Ne pleure pas !
Si tu m'aimes tant,
Un oui, un non, tout bas...
Il est vivant ?

SUZUKI
Oui.

BUTTERFLY
Mais il ne vient plus.
Ils te l'ont dit... !
Guêpe ! Veux-tu me répondre.

SUZUKI
Plus jamais.

BUTTERFLY
Mais il est arrivé hier ?

a posto...No...no...no...
Non scendete...no...no...

BUTTERFLY
È qui... è qui...
dove è nascosto?
È qui... è qui...
ecco il Console...
e...dove? dove?
Non c'è.
Quella donna!
Che vuol da me?
Niuno parla!
Perché piangete?
Non, non ditemi nulla...nulla...
Forse potrei cader morta sull'attimo...
Tu, Suzuki, che sei tanto buona,
non piangere!
E mi vuoi tanto bene -
un Sì, un No, di' piano:
vive?

SUZUKI
Sì.

BUTTERFLY
Ma non viene più.
Te l'han detto!
Vespa! voglio che tu risponda.

SUZUKI
Mai più.

BUTTERFLY
Ma è giunto ieri?

SUZUKI
Oui

BUTTERFLY
Cette femme blonde m'effraie.
Qui peut l'envoyer vers moi ?
Que me veut-elle ?

SHARPLESS
Elle est la cause innocente
De votre malheur.
Pardonnez-lui.

BUTTERFLY
Ah ! C'est sa femme !
C'est donc la fin !
Pour moi tout est terminé ! Oh !

SHARPLESS
Courage !

BUTTERFLY
Ils veulent tout me prendre!
Mon fils !

SHARPLESS
Faites ce sacrifice pour son bien.

BUTTERFLY
Ah ! malheureuse mère !
Renoncer... à son propre sang,
C'est lui le maître, il décide,
Mon lot est la soumission !

SUZUKI
Sì.

BUTTERFLY
Ah! quella donna
mi fa tanta paura!
tanta paura!

SHARPLESS
È la causa innocente
d'ogni vostra sciagura.
Perdonatele.

BUTTERFLY
Ah! è sua moglie!
Tutto è morto per me!
Tutto è finito!

SHARPLESS
Coraggio!

BUTTERFLY
Voglion prendermi tutto!
Il figlio mio!

SHARPLESS
Fatelo pel suo bene il sacrifizio.

BUTTERFLY
Ah! triste madre!
Abbandonar mio figlio!
E sia.
A lui devo obbedir!

KATE
Pouvez-vous me pardonner, Butterfly !

BUTTERFLY
Sous le grand pont du ciel
Il n'existe pas de femme plus heureuse que vous.
Soyez-le toujours
Et ne vous attristez pas pour moi.

KATE
Pauvre petite.

SHARPLESS
Immense pitié !

KATE
Donnera-t-elle le fils ?

BUTTERFLY
A lui je pourrais le donner
S'il venait le chercher.
Dans une demi-heure
Montez la colline...

SUZUKI
Ce petit cœur se débat
Comme l'aile d'un oiseau.

BUTTERFLY
Trop de lumière au dehors
Et trop de fleurs.
Ferme.
Que fait l'enfant ?

KATE
Potete perdonarmi, Butterfly?

BUTTERFLY
Sotto il gran ponte del cielo
non v'è donna di voi più felice.
Siatelo sempre...
Non v'attristate per me...

KATE
Povera piccina!

SHARPLESS
È un'immensa pietà.

KATE
E il figlio lo darà?

BUTTERFLY
A lui lo potrò dare,
se lo verrà a cercare.
Fra mezz'ora
salite la collina.

SUZUKI
Come una mosca prigioniera
l'ali batte il piccolo cuor!

BUTTERFLY
Troppa luce è di fuor,
e troppo primavera.
Chiudi.
ll bimbo ove sia?

SUZUKI
Il joue. Dois-je l'appeler ?

BUTTERFLY
Laisse-le jouer.
Va lui tenir compagnie.

SUZUKI
Je reste avec vous.

BUTTERFLY
Va-t-en. Je l'ordonne.
(Suzuki quitte la pièce en larmes. Butterfly allume une
flamme devant les reliques, prend le poignard,
l'effleure de ses lèvres. Elle lit l'inscription gravée sur le
manche.)

« Celui qui ne peut survivre à l'honneur.
Meurt avec honneur. »
(Elle appuie le couteau contre sa gorge. La porte
s'ouvre et on voit le bras de Suzuki qui pousse le petit
garçon vers sa mère. Butterfly laisse tomber le
couteau, se précipite vers l'enfant, le serre dans ses
bras et l'embrasse à l'étouffer.)

Toi, toi,
Petit dieu,
Mon amour,
Fleur de lys et de rose,
Que tu ne le saches jamais, mais c'est pour toi,
Pour tes yeux purs
Que meurt Butterfly.
Afin que tu puisses
T'en aller au-delà des mers,
Sans être tourmenté,
Quand tu seras grand,

SUZUKI
Giuoca...Lo chiamo?

BUTTERFLY
Lascialo giocar...
Va a fargli compagnia.

SUZUKI
Resto con voi.

BUTTERFLY
Va, va. Te lo comando.
(Suzuki esce piangendo. Butterfly accende un lume
davanti al reliquario, s'inchina. Poi prende il pugnale e
lo bacia. Legge le parole incise sulla lama.)

"Con onor muore
chi non può serbar vita con onore."
(Si punta il coltello lateralmente alla gola. La porta
s'apre e vedesi il braccio di Suzuki che spinge il
bambino verso la madre. Butterfly lascia cadere il
coltello, si precipita verso il bambino, lo abbraccia e lo
bacia quasi a soffocarlo.)

Tu? tu? tu? tu?
Piccolo iddio!
Amore, amore mio.
Fior di giglio e di rosa.
Non saperlo mai...per te,
pei tuoi puri occhi
muore Butterfly...
Perché tu possa andar
di là dal mare
senza che ti rimorda
ai dì maturi

Par l'abandon de ta mère.
O toi qui es descendu vers moi depuis
Le trône du Paradis, là-haut,
Regarde bien,
De tous tes yeux, le visage de ta mère,
Afin d'en conserver l'image.
Regarde bien !
Mon amour, adieu, adieu !
Mon petit amour !
Va, joue, joue !
(Elle prend le petit, le pose sur une natte, lui met dans
les mains le petit drapeau américain et une poupée et
l'invite à s'amuser avec pendant qu'elle lui bande
doucement les yeux. Puis elle saisit le couteau et
disparaît derrière le paravent. On voit ensuite Butterfly
se pencher au dehors du paravent et se diriger à tâtons
vers le petit. Le grand voile blanc lui entoure le cou :
elle se traîne vers son fils et tombe à côté de lui.)


VOIX DE PINKERTON
Butterfly ! Butterfly ! Butterfly !
(Pinkerton et Sharpless se précipitent dans la pièce; ils
courent auprès de Butterfly qui leur montre faiblement
le petit garçon et meurt. Pinkerton s'agenouille tandis
que Sharpless emporte le petit.)



FIN
il materno abbandono.
O a me, sceso dal trono
dell'alto Paradiso,
guarda ben fiso, fiso,
di tua madre la faccia!
Che ten' resti una traccia,
guarda ben!
Amore, addio, addio!
Piccolo amor!
Va, gioca, gioca.
(Prende il bambino, lo posa su di una stuoia, gli dà
nelle mani la banderuola americana e una pupattola e
lo invita a trastullarsene, mentre delicatamente gli
benda gli occhi. Poi afferra il coltello e va dietro il
paravento. Si vede Butterfly sporgersi fuori dal
paravento e brancolando muovere verso il bambino. Il
gran velo bianco le circonda il collo; si trascina verso il
bambino, poi gli cade vicino.)


VOCE DI PINKERTON
Butterfly! Butterfly! Butterfly!
(Pinkerton e Sharpless si precipitano nella stanza,
accorrendo presso Butterfly che con debole gesto
indica il bambino e muore. Pinkerton s'inginocchia
mentre Sharpless prende il bambino.)



FINE
libretto by Giuseppe Adami, Renato Simoni

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